Psychose,

film d'Alfred Hitchcock (1960)



Avis général : 8.5/10
:-) La réalisation impressionnante. La musique excellente. Anthony Perkins perturbante.
:-( Le scénario un peu facile, au fond. Les scènes de meurtre ont vieilli.

Encore un maitre qui manquait dans la liste maintenant assez étendue des réalisateurs qui sont passés au crible de ma toujours pertinente analyse (hein, quoi ? les chevilles ? ouais, ça va). Mes expériences précédentes avec Hitchcock m'avaient laissé pour le moins partagés (Les Oiseaux pas mal et Sueurs froides vraiment pas aimé), mais j'ai quand même tenté le coup quand j'ai croisé sur mon chemin des rééditions en DVD pas cher. Pour ne pas prendre trop de risques, je commence avec un des plus grands classiques (m'enfin, concernant Hitchcock, il y a tellement de classiques que c'était pas très difficile).

Déjà, ça commence bien, le générique avec la musique d'Hermann (justement célébrée) met vraiment dans le ton. Et puis ça commence, assez tranquillement. Marion crane rêve de s'enfuir avec son Sam d'amant, mais les moyens manquent. Le hasard lui met 40 000 dollars entre les mains, elle craque et prend la fuite avec. Mais elle n'aura pas le temps de le rejoindre, un motel d'apparence anodine surplombé par un vieux manoir nettement plus inquiétant se dresse sur sa route. Et il ne fait pas bon prendre des douches au Bates Motel.

Commençons donc par là, cette scène absolument mythique qui, mine de rien (et ça m'a surpris), intervient fort tôt dans le film (c'est quand même gonflé de bazarder son héroïne comme ça après une grosse demi-heure). Bon, ben il faut bien le reconnaitre, ça a un peu vieilli. Le montage diabolique pour faire croire au meurtre sans montrer une seule image choquante inspire plus de perplexité qu'autre chose. En règle générale, les scènes où il y a un peu d'action ne sont pas les plus réussies. En même temps, comme elles sont fort rares, c'est pas très gênant.

Surtout que le reste du temps, Hitchcock fait très fort. Ce n'est pour rien qu'on l'a surnommé le maitre du suspense. Même en devinant le fin mot de l'histoire (ce qui n'est vraiment pas compliqué tant le film a été repompé ; de toute façon, la progression du scénario est assez prévisible), on est captivé. Que ce soient les scènes de dialogues subtilement intenses, ou les déambulations dans le motel illuminées par les cadrages géniaux d'Hitchcock, ce n'est pas tant l'intrigue qui fascine que la précision du détail. Ca ne m'avait pas frappé lors de mes précédents visionnages d'hitchcockeries, mais quand même, quel talent ! On ne frissone pas vraiment (oui, les nouvelles générations sont blasées...), mais on rentre complètement dans l'atmosphère inquiétante du lieu. Et comment ne pas mentionner la mémorable performance d'Anthony Perkins dans le rôle de Bates ? La dernière scène (juste après une explication qui elle aurait pu être évitée) est d'ailleurs extraordinaire.

Bon, j'arrête là le concert de louanges, ce film est une formidable leçon de cinéma. Ce n'est sûrement pas pour rien que c'est une des oeuvres du septième art qui a été le plus analysée, d'ailleurs. Ca ne suffit pas totalement à gommer pour moi les petites faiblesses scénaristiques, mais c'est, indiscutablement, un film à voir et à savourer.

Roupoil, 4 juillet 2006.



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