Pretty Woman,

film de Gary Marshall (1990)



Avis général : 4/10
:-) Quelques moments amusants ou sympathiques. On ne s'ennuie pas.
:-( Pas très drôle, ni très émouvant, ni très réfléchi, ni très bien joué ou réalisé. Euh, c'est quoi l'intérêt du film ?

On m'a offert un petit bouquin bien sympa récemment, ça s'appelle Les 1001 films à vois avant de mourir. La liste est bien sûr discutable et comporte un bon nombre d'oublis absolument scandaleux, mais effectue un compromis finalement pas trop mauvais entre classiques de cinéphiles et gros succès. Pour donner un exemple de la deuxième catégorie, Pretty woman fait partie du lot. Je ne suis pas spécialement pressé de mourir, mais ça en fera toujours un de plus que je n'aurai pas raté...

La jolie fille du titre, c'est Julia Roberts, qui fait le tapin sur Hollywood Boulevard pour payer son loyer. Un beau soir, Edward Lewis, un richissime homme d'affaires, s'égare dans le quartier. Après une première nuit, il propose de l'embaucher pour la semaine pour l'accompagner à ses rendez-vous d'affaires. Mais pas de chance, à la fin, ils meurent tous dans d'atroces souffrances. Hum, ou pas. Enfin bref, vous voyez le genre.

On peut imaginer assez facilement le genre de péripéties que la suite du scénario peut nous réserver, et la conclusion que va nous réserver le film. Eh bien de fait, si vous n'avez jamais vu le film, vous pouvez écrire une ébauche de scénario sur le thème, vous serez sûrement très très proche de ce qu'on voit à l'écran. En fait, Pretty woman est un archétype de comédie romantique. Ne vous attendez pas à être surpris ni à voir une tentative de se démarquer de la concurrence, il n'y en aura pas. On mise ici sur des ingrédients vus et approuvés un paquet de fois ailleurs. Après tout, pourquoi pas, c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleurs soupes, non ?

Certes, mais encore faut-il de bons ingrédients pour faire une bonne soupe. Ici, il manque tout simplement quelque chose qui puisse vraiment donner un intérêt au film. Le scénario, on l'a déjà dit, ne va pas bien loin (pas l'ombre d'une réflexion sur la condition de la femme ou sur le boulot de prostituée, on n'est pas là pour ça, les rares allusions sont juste prétexte à animer le chassé-croisé amoureux entre les deux principaux protagonistes), une réalisation totalement passe-partout, deux acteurs pas franchement emballants (Richard Gere est là physiquement, mais pas beaucoup plus), et surtout, et c'est là le principal problème, cette comédie romantique n'est ni vraiment comique (quelques répliques sympathiques certes, mais on rit bien peu), ni romantique (qu'on me cite une seule scène censée enflammer le coeur de midinette qui se cache au fond de chacun d'entre nous là-dedans).

Bref, ça déroule son petit train-train pendant deux heures sans qu'on s'ennuie vraiment (finalement, ça se regarde sans déplaisir), mais sans non plus qu'on y trouve grand chose à se mettre sous la dent. Ce n'est pas franchement mauvais, c'est trop creux pour ça. Difficile de comprendre l'engouement qu'a suscité le film dans le mesure où il ne se détache que très peu d'un film de série comme The wedding date (pour reprendre un film critiqué ici même, je me rends d'ailleurs compte en relisant cette critique que j'en dis plus ou moins la même chose que Pretty woman !). Sûrement les beaux yeux de Julia Robertes, auquel cas je comprends mieux pourquoi je n'ai pas accroché...

Roupoil, 5 mars 2008.



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