Ponyo sur la falaise,

film d'Hayao Miyazaki (2009)



Avis général : 8/10
:-) C'est tout simple, mais tellement touchant, rigolo, distrayant, qu'on ne voit pas le temps passer.
:-( Certes, il n'y a pas la complexité d'un Princesse Mononoke.

Un nouveau Miyazaki, c'est toujours quelque chose qu'on attend avec impatience et, une fois arrivé, qu'on savoure avec délice. Pourtant, après la quasi-déception qu'avait été pour moi le Château ambulant, j'étais peut-être un peu moins enthousiaste à l'idée de retrouver le monde inimitable du vieux sage japonais (qui, soit dit en passant, n'a pas l'air décidé à arrêter le cinéma même s'il sous-entend régulièrement que l'heure de la retraite approche pour lui). Peut-être aussi le sujet assez simple et enfantin de ce nouveau film d'animation m'attirait-il a priori moins que ceux de certaines de ses oeuvres précédentes...

Ponyo est un poisson à visage humain, soeur ainée d'une très nombreuse fratrie. Sa curiosité la pousse un jour à quitter les fonds océaniques pour aller rendre visite au jeune Sosuke, qui vit avec sa mère dans une coquette maison au bord de la falaise tandis que son père est en vadrouille sur son bateau. Le petit garçon est ravi de sa nouvelle amie, et cette dernière semble l'apprécier, au point de vouloir devenir complètement humaine. Mais sa transformation va déchainer les éléments.

Il y a finalement relativement peu de péripéties dans cette histoire, dont le dénouement est évidemment très prévisible. Pas énormément de personnages non plus, et un décor qui se résume quasiment à l'élément marin dans tous ses états. Grande simplicité donc, un peu dans la lignée d'un Totoro, et assez loin du foisonnement des trois derniers longs métrages de Miyazaki.

Ceux qui cherchent le mystère ou les différents niveaux de lecture seront peut-être déçus, mais il serait plus qu'injuste de qualifier de régression le dernier petit bijou du maitre. Car qui mieux que lui sait nous faire replonger dans le monde merveilleux de l'enfance ? Les héros hauts comme trois pommes de cette nouvelle fable sont une nouvelle fois adorablement craquants, et on rentre dans leurs petits jeux et leurs angoisses de gamins avec un immense bonheur. Quoi de plus simple mais raffraichissant que de voir Ponyo se brûler en avalant goulument une tranche de jambon ? Pas besoin de chercher loin pour faire un grand film (ok, je reste sûrement plus impressionné par une ou deux autres oeuvres de Miyazaki malgré tout) !

Comme d'habitude, ces petits moments magiques sont illustrés par de superbes couleurs (et sans 3D et autres ordis), accompagnés par une belle musique de Joe Hisaishi (je ne parle pas de la terrifiante chanson du générique du fin !), notamment une amusante reprise de la Chevauchée des Walkyries, et s'enchainent sur un rythme parfaitement maitrisé qui fait qu'on arrive au bout du film en ayant absolument pas vu le temps passer. Que du bonheur !

Roupoil, 25 avril 2009.



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