Platoon,

film d'Oliver Stone (1986)



Avis général : 7/10
:-) Un film direct et puissant. La scène dans le village marque réellement. Un casting intéressant.
:-( C'est un poil grandiloquent et exagéré. Stone insiste un peu trop à mon goût sur les scènes de bataille.

Quelques grands classiques ayant pour sujet la guerre du Vietnam ont déjà été critiqués dans ces colonnes, mais l'oeuvre la plus connue d'Oliver Stone manquait encore mon tableau de chasse. Mieux, c'était l'un des deux films que j'avais vus depuis la création de cette page sans les critiquer, pour la simple et bonne raison que j'étais très fatigué en le voyant et que j'ai donc à moitié dormi devant le film (pour information, pour l'autre, c'est juste que je l'ai pris pour un pilote de série télé, et je ne me suis rendu compte de ma méprise que quelques mois plus tard). Erreur réparée.

Navré par l'attitude des gens de son milieu, Chris Taylor, jeune homme bien sous tous rapports, se porte volontaire pour le Vietnâm, dans l'infanterie. Il rejoint un escadron où on le cantonne aux tâches pénibles et aux gardes de nuit. Lors de l'une d'elle, une attaque fait une victime et Chris y gagne sa première blessure. Il s'intègre dès lors mieux à son équipe, mais l'ambiance n'est pas au beau fixe, les gradés n'ayant pas tous la même vision des choses. Le lieutenant est incompétent, un sergent est un idéaliste et l'autre son contraire, pour qui la fin justifie manifestement les moyens. Les tensions sont exacerbées lors de la mémorable attaque d'un village ennemi.

Le film de guerre n'étant pas vraiment un genre tout neuf, la question qui se pose quand on en voit un est désormais de savoir ce qu'il peut avoir à ajouter à ses nombreux et parfois illustres prédécesseurs. Ici, la réponse est assea simple, Stone a manifestement voulu donner une vision réaliste et donc pessimiste de la guerre du Vietnâm. Il y parvient assez bien. La stratégie n'est pas abordée, du point de vue de l'escadron c'est essentiellement le bordel et le principal but est de survivre (il faut voir la joie des rapatriés). D'ailleurs, les scènes de combat (un peu trop présentes ou longues à mon goût) sont un joyeux bordel où on ne saisit pas toujours bien ce qui se passe (mais ça reste infiniment plus regardable que la première scène d'action venue dans un film hollywoodien actuel).

Pour nourrir le film, on nous propose tout de même un face à face psychologique (enfin, au début...) entre les deux sergents que tout oppose, arbitré par le gentil rookie. Très honnêtement, ce n'est pas d'une subtilité extraordinaire (les tempéraments des deux personnages sont tout de même exagérés), mais c'est tout de même d'un force incontestable. La scène dans le village scotche littéralement au siège, et le film garde une belle intensité jusqu'au bout. La belle performance des acteurs n'y est certainement pas pour rien.

En fait, on pourrait un peu résumer Platoon via son image la plus célèbre (que je n'ai d'ailleurs pas pu m'empêcher d'utiliser comme fond pour cette critique), celle d'Elias achevé les bras vers le ciel. C'est trop, et pourtant ça restera un moment gravé dans notre mémoire. Bien sûr, on est loin d'un Apocalypse now, mais ce flm n'a pas volé sa place parmi les classiques sur ce thème.

Roupoil, 5 mars 2007.



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