Planète terreur,

film de Robert Rodriguez (2007)



Avis général : 4/10
:-) Une brochette d'acteurs sympa, une ambiance assez cool, et des mauvais effets spéciaux plutôt rigolos.
:-( Malgré tout, y a pas de scénar, et c'est quand même un peu embêtant.

Après le tarantinesque Boulevard de la mort (que je n'avais donc pas aimé), voici que débarque chez nous, en version longue également, la deuxième moitié du projet Grindhouse, le film de zombies de l'acolyte Rodriguez. Ca me tentait beaucoup plus, d'une part parce que je sais Rodriguez capable de réaliser de bons films (Sin City était tout de même vraiment pas mal), et d'autre part parce que la bande annonce laissait présager un délire joyeusement regressif mais bien jouissif.

En tout cas, le père Rodriguez ne s'est pas trop embarassé pour le scénario. On y croise tout un tas de personnages plus ou moins attendus dans ce genre de film : une gogo-danseuse sexy mais rapidement unijambiste, un jeune premier qui flingue comme un dieu, un mèdecin un peu inquiétant et sa femme pas claire non plus, un flic très flic et son frangin tenancier du meilleur barbecue du Texas, un scientifique plus orienté gros sous qu'éthique, et des militaires prêts à tout flinguer. Tout ce beau monde va devoir se battre au milieu d'une horde de vilains zombies, dans une certaine confusion.

Peut-être encore plus que le film de son pote Tarantino (qui n'a pas eu de mal à faire une oeuvre tout à fait dans son style en respectant les contraintes du Grindhouse), ce deuxième essai d'hommage aux vieux films de genre pose la question profonde du sens de l'hommage en question. Car, si ce Planète terreur possède quelques qualités qui peuvent en faire un spectacle vaguement divertissant pour une soirée entre potes, on a la très désagréable impression que Rodriguez n'a pas trop su dans quelle direction faire évoluer son bébé et n'a, au final, fait qu'une bonne copie de ces films qu'il voulait peut-être parodier, c'est-à-dire tout de même une série Z...

Soyons sérieux : le scénario est un gigantesque no man's land sans cohérence, et les dialogues sont simplement mauvais, sans le second degré qui semblait indispensable pour une telle entreprise. Deux exemples parmi d'autres : l'allusion à Ben Laden qui est simplement outre-spatiale, et la scène finale qui laisse pantois de grotesquitude. Reste un certain talent au niveau de la mise en scène et de l'ambiance recréée (pour le coup, même les rayures sur la pellicule et autres dégradations volontaires passent bien), et quelques scènes d'action qui font leur petit effet.

C'est tout de même bien maigre. À la limite, on a l'impression que le film aurait été nettement meilleur s'il n'avait pas cherché à tout prix à se caler sur d'anciens modèles. Pourquoi ne pas faire un "à la manière de" sans cherche à faire une copie conforme et en bouchant les trous qui existaient dans ce genre de films faute de moyens ? Seule consolation, c'est toujours moins chiant que Boulevard de la mort.

Roupoil, 23 aout 2007.



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