Piranha 3D,

film d'Alexandre Aja (2010)



Avis général : 2.5/10
Côte nanar : même pas...
:-) Effets spéciaux réussis niveau déchiquetage. Christopher Lloyd rigolo.
:-( Même pas un semblant de scénario, de dialogues, d'acteurs ou quoi que ce soit qui fasse un film.

Il faut croire qu'il n'y a vraiment rien de rien de regardable en ce moment au cinéma pour que je me laisse tenter par le blockbuster horrifico-sexy de l'été, et ce d'autant plus qu'il a été réalisé par le frenchie Aja, dont le remake de La Colline a des yeux m'avait laissé d'assez grand souvenirs niveau nanaritude complète. Bon, avec un peu de chance, on aura au moins de quoi bien rigoler.

Le deuxième paragraphe de mes critiques ciné est traditionnellement consacré à un rapide avang-goût du scénario. Pour cette fois-ci, je serai obligé de faire une exception. Pourquoi ? Ben tout simplement parce qu'il n'y a pas de scénario dans ce film. Deux ou trois clichés du film d'horreur posés en début de film pour faire croire à une intrigue, et puis ensuite plus rien, une simple succession de scènes essentiellement sans lien les unes avec les autres. Certes, les productions fauchées du genre sont souvent farcies d'incohérences, mais on ne s'attend tout de même pas à trouver une erreur de script flagrante dans un film ayant ce budget : lors d'une scène on voit le "héros" (ainsi qu'un ou deux assistants techniques qui doivent d'ailleurs maîtriser la téléportation puisqu'on ne les retrouvera plus jamais sur le bateau ensuite) filmer la bave aux lèvres une fille à gros seins pratiquant une sorte de variante du kite-surf que je n'essaierai pas de décrire plus précisément. Ladite damoiselle finit sa carrière les jambes bouffées. Pourtant, quelques minutes plus tard, l'équipage du bateau au grand complet (enfin, les zozos précédemment signalés en moins) découvre l'existence des piranhas lors d'une nouvelle attaque, comme si la scène précédente n'avais simplement jamais existé...

Erreur volontaire, gros second degré ? Très franchement, on en doute fortment à la vue du film. On a juste l'impression qu'Aja a laissé de côté les considérations très secondaires que sont scénario, jeu d'acteur, dialogues ou encore personnages (pas un début de tentative de cerner la psychologie de l'un d'entre eux) pour montrer le plus possible de culs et de corps bouffés par les bestioles. De ce point de vue, d'ailleurs, on ne peut guère se plaindre, c'est techniquement plutôt pas mal (la 3D ne sert pas à grand chose, mais ne gêne pas).

Ca ne suffit malgré tout simplement pas à faire un film, dans la mesure où ça ne fait pas vraiment rire (à l'exception notable des apparitions de Christopher Lloyd, caméo plutôt sympa), ni peur d'ailleurs (les scènes censées avoir du suspense sont trop aléatoires et mal jouées, comme tout le reste du film, pour fonctionner). Ca pisse le sang, par contre. À se demander d'ailleurs pourquoi le film n'a été interdit qu'aux moins de 12 ans. Quoiqu'en fait, on se doute bien qu'en passant à un -16, une grande partie du public visé se serait volatilisée...

Bref, si vous êtes un ado à peine pubère et frustré qui cherche à rassasier sa faim de gros lolos sur grand écran, ce machin (le qualifier de film serait déjà une grossière hyperbole) vous conviendra sûrement. Sinon, ben, vous pouvez toujours effectuer une action humanitaire en remplissant le portefeuille du sieur Aja, qui risque d'en avoir besoin s'il continue à aligner de tels navets, mais le souci est qu'il va certainement continuer sur sa lancée si on l'y encourage...

Roupoil, 18 septembre 2010.



Retour à ma page cinema