Pinocchio,

film de Hamilton Luske et Ben Sharpsteen (1940)



Avis général : 6/10
:-) Hyper soigné, et même franchement intéressant sur la fin.
:-( D'une simplicité désarmante.

Mes fans les plus fidèles, s'il en reste encore, vont finir par vraiment croire que j'ai laissé tomber mes chroniques ciné. Je vous rassure, non, ce n'est pas le cas. En fait, c'est plutôt le ciné tout court que j'ai laissé tomber, ou du moins dont j'ai restreint sérieusement les occurences dans mon emploi du temps. Mais j'ai quand même été voir deux ou trois films dans les salles obscures en 2011 ... et un dans mon salon, ce qui n'était pas arrivé depuis fort longtemps. Commençons donc notre série de critiques avec ce classique de chez classique du dessin animé, deuxième long métrage Disney juste après Blanche-Neige.

Je suppose que la plupart d'entre vous connaissent déjà les principaux points de l'intrigue du film, inspiré lui-même du bouquin de Collodi, mais rappelons tout de même que le passage d'une bonne fée décide un beau soir de donner vie au petit garçon en bois du marionettiste Gepeto. S'il est sage, Pinocchio pourra même devenir un vrai garçon, mais attention, s'il ment, son nez s'allongera ! Sa conscience, matérialisée par le minuscule mais très élégant Jiminy Cricket, saura-t-elle l'éloigner des tentations d'un monde bien peu adapté au très naïf Pinocchio ?

Ce qui est frappant, lorsqu'on voit comme ce fut mon cas pour la première fois un tel classique plus de 70 ans après sa réalisation, c'est de constater à quel point il était facile de faire du bon boulot à l'époque. Pas besoin de prouesses techniques, pas besoin de scénario original, pas besoin de personnages creusés, de toute façon on ne copiera personne puisqu'on est les premiers à faire ce genre de choses ! Et de fait, ce Pinocchio, tout charmant et soigné qu'il soit, pêche tout de même un peu par la simplicité un peu désarmante de ses péripéties et le manichéisme caricatural de ses personnages (sans compter évidemment la morale un peu cruche, mais c'est le genre qui veut ça).

Une fois ces réserves admises, on passe tout de même un fort bon moment devant le dessin animé. C'est beau, attendrissant, parfaitement calibré, et même assez surprenant au niveau par moments : la scène sous-marine est un grand moment de poésie et la course-poursuite avec la baleine, avec ses gerbes d'eau qui envahissent l'écran, a un style qui tranche de façon assez étonnante avec le dessin très très classique du reste de l'oeuvre.

On en viendrait presque à se plaindre que le film s'arrête si rapidement, ou peut-être qu'il ait un peu trop trainé au départ avant de s'emballer réellement dans le dernier quart d'heure. Mais c'est encore une fois une critique de spectateur moderne habitué à ne plus savoir où il doit regarder quand il va au ciné tellement ça bouge dans tous les sens. Considérons donc simplement ce Pinocchio pour ce qu'il est : un classique un peu suranné, mais qui continuera sûrement à plaire à tous pendant encore quelques décennies.

Roupoil, 2 mars 2011.



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