Phenomenes,

film de M. Night Shyamalan (2008)



Avis général : 3/10
:-) Une idée de scénario intéressante.
:-( Direction d'acteurs pitoyable, mollesse générale, te tentatives d'humour bizarres, ça laisse perplexe.

Après avoir fait preuve d'un sixième sens inattendu à ses débuts dans la profession, on aurait pu croire Shyamalan incassable. Hélas, il montra rapidement quelques signes de faiblesse, et on a fini par rire un peu au village de sa jeune fille qui avait plutôt la tête sous l'eau. Ahem, ce prélude pitoyable était une simple tentative de masquer mon manque d'inspiration devant ce jeune réalisateur dont je n'avais encore pas eu l'occasion d'admirer l'oeuvre. Mais même si son dernier opus ne me tentait a priori guère plus que les autres, il y avait une carte UGC à finir, une raison comme une autre de se planquer derrière un écran sombre.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que le film ne nous laisse pas poireauter longtemps pour savoir ce que cache son titre : une vague de mystérieux suicides collectifs qui commence à Central Park. Fuyant devant l'épidémie, un prof de bio, sa femme avec qui ça ne marche pas très fort en ce moment, son collègue de maths qui est la pire caricature du genre jamais vue dans un film, et la petite de ce dernier vont parcourir une partie du pays en cherchant à comprendre l'origine de la chose.

Ma foi, se dit-on au début, voila un point de départ presque original et plutôt pas bête pour un film catastrophe. Premier hic tout de même assez rapidement visible : l'ami Shyamalan est un directeur d'acteurs pitoyable. C'est un peu ballot, car on ne croit pas une seconde aux réactions des divers personnages, ce qui n'aide pas à rentrer dans le truc. Ca ne s'arrangera hélas jamais, même les acteurs principaux, Mark Whalberg en tête (qui n'est pourtant pas spécialement mauvais habituellement, mais là, son monologue d'analyse scientifique de la situation à un moment atteint des sommets de ridicule), étant à côté de la plaque.

Uns fois ce gros point noir mis de côté, venons-en ... aux autres défauts. Certes, on a bien compris que le but de Shyamalan, c'était le suspense brut, avec comme point de mire les Oiseaux d'Hitchcock, et donc que les explications ou même les péripéties ne sont pas l'objectif principal du film. Mais bon, pas besoin d'être un fan absolu du gran Alfred (d'ailleurs, je ne le suis pas) pour se rendre compte qu'il y a mille fois plus de rythme dans n'importe lequel de ses films que dans le navet de Shyamalan. Là, c'est pas dur, c'est deux de tension tout du long, on n'arrive pas vraiment à trouver ça mauvais, juste insignifiant.

On finit même par se demander si le réalisateur lui-même n'en a pas eu conscience, puisqu'il semble chercher de plus en plus au cours du film à le tirer vers une improbable copie d'un nanar des années 60. À moins qu'il ne soit toujours sérieux et ne se soit pas rendu compte de ce qu'il faisait. On se le demande franchement, dans la mesure où ce n'est convaincant ni au premier ni au second degré (lors de toute la séquence chez la vieille, on rit vaguement jaune, c'est tout). Et le film se finit avec la fâcheuse impression chez le spectateur d'en être toujours au point où attend qu'il commence vraiment. Allez, soyons gentils avec Shyamalan, il y a quelques beaux plans, notamment un générique d'intro assez sympathique. Ca commençait presque bien, en fait...

Roupoil, 27 juin 2008.



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