Phenomena,

film de Dario Argento (1985)



Avis général : 2/10
:-) Jennifer Connelly était déjà pas mal. Quelques images intrigantes.
:-( C'est aussi mauvais que Ténèbres tout en étant une tentative de copiage de Suspiria.
Côte nanar : Mouais.

J'avais prévenu lors de ma dernière critique d'un film d'Argento que j'allais sûrement mettre un certain temps à me décider à regarder le dernier film du fabuleux coffret que je regrette de plus en plus d'avoir acheté ;-). Et de fait, il aura fallu deux gros mois et surtout la vision récente d'un film avec Jennifer Connelly pour me donner l'envie de replonger dans l'univers inimitable du cinéaste italien. Le suspense était intense : allait-il réussir à faire pire que dans Ténèbres ?

Déjà, ça commence mal, le scénario fait plus que rappeler celui de Suspiria : une jeune étrangère (américaine en l'occurence) arrive dans un pensionnat au fin fond de la Transylvanie suisse (eh ouais, ça ne s'invente pas). Pas de pot, un serial killer sévit dans le coin. Mais ce n'est pas tout, puisque Jennifer a en outre une fâcheuse tendance au somnanbulisme et une curieuse attirance pour les insectes, qui va la rapprocher d'un vieil entomologiste qui habite dans le coin avec sa guenon.

Cette accumulation de curiosités peut autant intrigue que faire peur a priori. En pratique, le début du film est plutôt réussi : quelques images correctes des Alpes suisses. Mmmmm, en fait, je me rends compte que quand je dis le début, ça se limite à peu près au générique (où on est étonné de constater la présence d'Armani pour les costumes et de Motörhead pour la musique, entre autres). Rapidement, on tombe dans la perplexité devant les expérimentations visuelles d'Argento (la scène de somnanbulisme mérite le coup d'oeil au rayon des tentatives désespérées pour rendre un film intéressant), on est navré par les scènes de meurtre ridicules (mais mettre Iron Maiden en fond musical complètement décalé est encore une fois assez original), puis franchement terrifié non pas par le côté horrifique du film, mais par sa profonde nullité.

Franchement, pour trouver des qualités à ce film, il faut beaucoup de bonne volonté. Le scénario est du pur n'importe quoi, sans aucune cohérence (l'inspecteur qui mène son enquête semble nous donner quelques pistes, mais à la fin rien ne se raccroche à rien), les scènes à suspense sont la plupart du temps risibles (la scène du téléphone, mon dieu), les effets gores inutiles (mais attention quand même, la version non coupée est à déconseiller aux insectophobes), et le dernier quart d'heure digne d'une parodie au douzième degré d'un mauvais slasher. Malheureusement, tout ça ne forme même pas un bon nanar.

L'intérêt des premiers films d'Argento tenait quasi exclusivement dans sa capacité à maintenir une ambiance prenante. Une fois ce talent perdu, il ne reste vraiment rien à sauver. Enfin si, les beaux yeux de Jennifer Connelly, encore toute jeune à l'époque et qui réalise une performance intrigante en amie des petits animaux.

Roupoil, 10 mars 2007.



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