Pour changer un peu, une critique peut-être inattendue
sur un film qui ne devrait pas être connu de beaucoup de personnes hormis
les fans s'animation japonaise. Il s'agit donc d'un dessin animé, réalisé
par l'un des maîtres nippons du genre, Mamoru Oshii, qui a réalisé ensuite
les deux épisodes de Ghost in the shell, plus connus par chez
nous. Je ne suis moi-même pas un grand spécialiste de la chose, mais quand
une occasion se présente de découvrir un dessin animé sur grand écran
gratuitement, pourquoi ne pas en profiter ?
L'histoire se déroule dans un Tokyo futuriste mais pas trop, où la police
fait désormais appel à de gigantesques robots, les Patlabor, pour la
seconder dans son travail. Sauf que lesdits robots ont une fâcheuse
tendance à refuser le contrôle humain de temps à autre. La deuxième unité
de la police locale, et plus particulièrement le jeune Asuma, mène
l'enquête. Il se rend rapidement compte que l'ingénieur concepteur du
nouveau modèle de puce utilisé pour les robots, et qui s'est suicidé
depuis, avait un drôle de plan en tête.
Une intrigue qu'on a un peu l'impression d'avoir déjà vu partout, mais qui
se tient plutôt bien dans l'ensemble. Par moments, on a même l'impression
que tout ça va prendre un peu d'empleur, se diriger sur une voie plus
politique, et en fait non. C'est bien dommage, car du coup, on reste
quasiment en permanence au sein de la deuxième unité, et il y a un curieux
contraste entre la gravité du danger encouru (en gros, le monde va péter,
quand même) et la naïveté, pour ne pas dire la débilité, de certaines
scènes (franchement, Oshii était-il obligé de caser un peu partour des
personnages à l'air grotesque (par exemple les gars qui se disputent les
tomates) qui sont très bien à leur place dans les séries qui passent
l'après-midi sur TF1 ?). Bref, on a l'impression que l'ambition du
scénario n'est pas entièrement assumée.
Pour le reste, ma foi, pas grand chose à dire. Oshii est réputé (ou plutôt
critiqué :-) ) pour la lenteur de ses films, ça ne m'a particulièrement
frappé ici, il y a simplement quelques scènes explicatives d'un statisme
assez rebutant. Les robots sont assez rigolos et l'architecture du Tokyo
futuriste plutôt sympa, mais on ne peut pas franchement dire que le
graphisme dans son ensemble soit inoubliable.
Du coup, on a simplement l'impression d'être devant un dessin animé parmi
tant d'autres, comme le Japon sait si bien en produire à la chaîne (ne me
faites pas dire ce que je n'ai pas dit, hein, c'est pas non DragonBall Z),
et on se demande vaguement la raison du passage au format film et au grand
écran. Mais on ne passe non plus un mauvais moment...
Roupoil, 15 mai 2005.