Patlabor,

film de Mamoru Oshii (1990)



Avis général : 5/10
:-) Un scénario classique mais pas trop mal ficelé. Le design des robots plutôt sympa.
:-( Le traitement du scénario manque singulièrement d'ambition. Globalement rien de bien original.

Pour changer un peu, une critique peut-être inattendue sur un film qui ne devrait pas être connu de beaucoup de personnes hormis les fans s'animation japonaise. Il s'agit donc d'un dessin animé, réalisé par l'un des maîtres nippons du genre, Mamoru Oshii, qui a réalisé ensuite les deux épisodes de Ghost in the shell, plus connus par chez nous. Je ne suis moi-même pas un grand spécialiste de la chose, mais quand une occasion se présente de découvrir un dessin animé sur grand écran gratuitement, pourquoi ne pas en profiter ?

L'histoire se déroule dans un Tokyo futuriste mais pas trop, où la police fait désormais appel à de gigantesques robots, les Patlabor, pour la seconder dans son travail. Sauf que lesdits robots ont une fâcheuse tendance à refuser le contrôle humain de temps à autre. La deuxième unité de la police locale, et plus particulièrement le jeune Asuma, mène l'enquête. Il se rend rapidement compte que l'ingénieur concepteur du nouveau modèle de puce utilisé pour les robots, et qui s'est suicidé depuis, avait un drôle de plan en tête.

Une intrigue qu'on a un peu l'impression d'avoir déjà vu partout, mais qui se tient plutôt bien dans l'ensemble. Par moments, on a même l'impression que tout ça va prendre un peu d'empleur, se diriger sur une voie plus politique, et en fait non. C'est bien dommage, car du coup, on reste quasiment en permanence au sein de la deuxième unité, et il y a un curieux contraste entre la gravité du danger encouru (en gros, le monde va péter, quand même) et la naïveté, pour ne pas dire la débilité, de certaines scènes (franchement, Oshii était-il obligé de caser un peu partour des personnages à l'air grotesque (par exemple les gars qui se disputent les tomates) qui sont très bien à leur place dans les séries qui passent l'après-midi sur TF1 ?). Bref, on a l'impression que l'ambition du scénario n'est pas entièrement assumée.

Pour le reste, ma foi, pas grand chose à dire. Oshii est réputé (ou plutôt critiqué :-) ) pour la lenteur de ses films, ça ne m'a particulièrement frappé ici, il y a simplement quelques scènes explicatives d'un statisme assez rebutant. Les robots sont assez rigolos et l'architecture du Tokyo futuriste plutôt sympa, mais on ne peut pas franchement dire que le graphisme dans son ensemble soit inoubliable.

Du coup, on a simplement l'impression d'être devant un dessin animé parmi tant d'autres, comme le Japon sait si bien en produire à la chaîne (ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, hein, c'est pas non DragonBall Z), et on se demande vaguement la raison du passage au format film et au grand écran. Mais on ne passe non plus un mauvais moment...

Roupoil, 15 mai 2005.



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