Paris je t'aime,

film collectif (2006)



Avis général : 6/10
:-) Paris, bien sûr. Un casting impressionnant.
:-( Ca navigue du consensuel mou au sympathique sans plus, le format ampêchant les réalisateurs de s'exprimer pleinement.

Deuxième bougie et donc troisième fête du cinéma pour ma page ciné. Un programme légèrement allégé par rapport aux éditions précédentes en ce qui me concerne pour cause de programmation peu alléchante. Déjà, louze le dimanche avec une tentative de début à Bercy un jour de pluie, grossière erreur. Du coup, au lieu de faire un film d'animation pour commencer, comme le veut la tradition, je reprends ce lundi avec un autre genre un peu à part (et une première pour mes critiques), le film à sketches.

Ce format assez rare vous permettra d'échapper à mon sacro-saint résumé de l'intrigue du deuxième paragraphe (vous en avez, de la chance) puisqu'il n'y a pas moins de 18 segments, dont la durée est donc nécessairement limitée, de l'ordre de cinq minutes chacun. Pour le contenu, le titre est assez clair, tout se passe à Paris, et il est souvent question d'amour.

Ce regroupement de réalisateurs d'horizons très divers est finalement une fausse bonne idée, le trop étant encore une fois l'ennemi du bien. Cinq minutes, c'est court, trop court pour développer réellement des personnages ou un sujet. Du coup, on esquisse, ou on tombe dans la facilité et le cliché. Gurinder Chadha et Wes Craven sont sûrement les pires exemples de cette deuxième catégorie ; à l'opposé, Depardieu s'en sort bien, et Tykwer émeut. Le reste est souvent attendu (Van Sant ou Salles font leur cinéma, film de commande ou pas), pas spécialement désagréable mais assez creux dans l'ensemble.

Reste tout de même un double plaisir pour moi : le premier est purement cinéphile, c'est le plaisir de voir apparaitre à chaque nouveau segment (le nom du réalisateur étant déjà connu) un ou deux grands acteurs, ce qui forme mine de rien au final l'un des castings les plus éblouissants qu'on ait jamais vus au ciné. Et puis bien sûr il y a Paris. Quand on est comme moi amoureux de cette ville, on peut passer les deux heures du film rien qu'à scruter les décors et reconnaitre les petites rues et ressortir de la salle satisfait. Qui plus est, alors que le contenu des courts tombe souvent dans le cliché, le choix des lieux de tournage évite assez bien ce travers (bon, vous aurez bien droit à la Tour Eiffel ou au Père Lachaise, mais on est vraiment loin de la simple ballade touristique), donnant une assez large visibilité aux petites rues et recoins de la ville.

Une très bonne façon de commencer cette Fête du Cinéma, finalement. Pas sûr que les moins parisianophiles apprécient autant que moi, mais je trouve tout de même que cette initiative sympathique mérite d'être encouragée. A recommencer peut-être en laissant un peu plus de place à chaque réalisateur pour qu'il puisse réellement s'exprimer.

Roupoil, 30 juin 2005.



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