Le premier opus de la deuxième vie de plus franchouillard
des agents secrets ayant été un succès, il fallait s'attendre à retrouver
son patriotisme inébranlable et son racisme légendaires au service de
l'Etat français dans de nouvelles aventures dans un autre coin du globe.
Comme j'avais moi-même plutôt apprécié les clowneries de Dujardin il y a
trois ans, je me suis laissé embarquer pour Rio de Janeiro.
Au Brésil, OSS 117, pardon Noël Flantier, y est en mission de récupération
de microfilms contenant une liste de collabos français, et détenue par un
vilain nazi. Rien que de très banal, même si l'affaire est vaguement
compliquée par les hordes de chinois qui courent après OSS suite à une
mission en Suisse. Il y a aussi des israëliens du Mossad qui ont la drôle
d'idée de vouloir faire équipe avec le plus antisémite des espions, et qui
plus est de lui adjoindre une femme en guise de coéquipier.
Cette nouvelle mouture marche joyeusement sur les traces de son
prédécesseur, avec son lot de blagues bien pourries, sa belle plante
décorative qui reprend avec tout le sérieux possible les conneries d'OSS,
et ses nazis complètement grotesques. Il y ajoute quelques références
plutôt voyantes mais marrantes (James Bond sans grande surprise, mais
aussi une dose d'Indiana Jones), et encore plus de costumes fleurant bon
les années 60 et de décors grandioses (il y a de quoi faire au Brésil pour
ça). En toute logique, voila une affaire qui devrait tourner, non ?
Eh ben en fait, pas tant que ça... Sans être totalement capable de mettre
le doigt sur ce qui ne prend pas cette fois-ci, c'est beaucoup moins
convaincant que le premier film. Certes, Dujardin est toujours à la
hauteur (si on peut dire) de son rôle, et il y a un bon lot de gags qui
font bien rigoler, mais on remarque beaucoup plus l'absence totale de
scénario et les nombreuses fois om l'humour tombe totalement à plat. J'ai
comme l'impression que les auteurs n'ont pas osé renouveller le style de
peur de se planter, mais, pour assurer également sans doute, ont rempli à
craquer le film de gags, ou du moins de choses se voulant drôles. Ca en
devient répétitif (les fusillades où OSS se fait tirer dessus 30 fois à
découvert sans se faire toucher, ça va une fois), forcé (les scènes de
rire bien gras des protagonistes, notamment avec l'espion anglais) et
franchement lourd par moments.
Ok, c'est le but, mais quand on fait de la parodie, la qualité du dosage
de second degré et de trucs crédibles est essentielle. Là, c'est n'importe
quoi tout le temps, au point d'en devenir inintéressant. On oubliera donc
le fond, et on gardera seulement en mémoire les bonnes réparties du film.
Si on avait etoffé l'intrigue entre ces bons mots au lieu de bourrer de
mauvais gags, le film aurait pu être très bon.
Roupoil, 25 avril 2009.