Après avoir passé quelques centaines d'heures dans les
deux UGC Ciné-Cité de la capitale (ceci n'est pas de la pub, juste un
constat), voilà que je me retrouve à tester le petit dernier, implanté à
La Défense, pour la simple raison que c'est près de mon lycée, pratique en
attendant le badminton du mardi soir. Comme il n'y a pas grand chose de
bon en ce moment, je me suis rabattu sans grande conviction sur cet OSS
remis au goût du jour.
Pendant un certain temps, le film lui-même semble hésiter sur la voie à
suivre. Un petit prégénérique en noir et blanc nous présente le personnage
principal lors d'une mission en Allemagne à la fin de la guerre. Ca se
veut manifestement un hommage aux films d'espionnages de l'époque, tout
juste teinté de gentille parodie ; il faut bien l'avouer, ce n'est guère
convaincant. Mais le générique lui-même est fabuleux, avec sa musique
rythmée et ses jolies couleurs. Puis on retrouve ce bon OSS en train de se
taper une princesse égyptienne (mal jouée) et envoyé au Caire, où il étale
son inculture avec une suffisance benoîte sous les yeux effarés d'une
secrétaire "encyclopédie ambulante". Le tout dans le but de résoudre une
affaire dont on a oublié les tenants et aboutissants une heure après la
fin du film.
Tout ça reste gentiment inintéresant et pas drôle, et on commence à
regretter une fois de plus d'avoir dépensé de l'argent pour voir la
comédie franchouillarde du moment. Et puis, et puis, ils se produit un
drôle de truc : le film finit par comprendre que le second degré n'est pas
l'avenir et assume pleinement son humour nul. Et il en devient beaucoup
plus drôle. Un exemple parmi d'autres : la discussion complètement absurde
entre les divers espions, pardons, éleveurs.
Comme la réalisation n'est pas en reste (décors sympas, musique
excellente, des scènes d'action assez bien foutues, et Jean Dujardin a
vraiment la tête du rôle), on finit pas passer un bon moment en compagnie
d'OSS. Et je ne peux pas considérer ce film que comme un nanar poilant
dans la mesure où le côté grotesque est assumé. Un style peut-être pas
encore maîtrisé, mais assez prometteur.
Roupoil, 10 mai 2006.