Orgueil et préjugés,

film de Joe Wright (2005)



Avis général : 7.5/10
:-) Satisfaction générale, en fait : c'est fait avec modestie, mais presque rien à reprocher : ambiance très bien rendue, acteurs excellents (certains plus que d'autres, certes), scènes attendues mais qui ne décoivent pas, dialogues léchés.
:-( Ca reste une nunucherie pour midinettes de quinze ans. Pas grave, j'assume tout à fait.

Trois heures à tuer entre les deux films sérieux que je me suis programmé pour l'après-midi, que vais-je bien pouvoir faire ? Oh ben tiens, y a un petit film au titre grotesque dont les horaires collent parfaitement, là, si j'allais m'amuser un peu ? (en fait, c'était prévu depuis le début, hein, ça fait longtemps que je ne cherche plus d'excuse pour aller voir des films affreusement romantiques :-) ).

Dans l'Angleterre du dix-huitième siècle (attention, c'est adapté de Jane Austen), la famille Bennett cherche à marier ses cinq filles (eh ouais, pire que le docteur March). Ca tombe bien, un rouquin richissime débarque au village, affublé d'un ami à lui, peu sympathique au premier abord. Mais on sent bien qu'entre lui et Elizabeth, ça va être le grand amour. Bon, vous inquiétez pas, ça va mettre un certain temps à se concrétiser, comme il se doit, mais on invoquera des bals, militaires et autres pour vous divertir entre temps.

Ah ben oui hein, c'est un peu tarte à la crème comme scénario. Vous voulez que j'en rajoute une couche ? Le film s'ouvre sur une scène de lever de soleil sur la campagne. En fait, c'est simple, si vous la trouvez jolie, vous pouvez vous enfoncer dans votre fauteuil sourire aux lèvres, sinon fuyez très vite. Ce film n'a pas d'autre ambition que de raconter sa belle jistoire de jolie manière, et il y arrive parfaitement. Bien sûr, au début, on se dit que ça ressasse sans vergogne quelques clichés du genre : bal virevoltant, arrivée d'un escadron de militaires (avec un petit clin d'oeil musical excellent à Barry Lyndon, d'ailleurs), jeunes filles un poil nunuches (sauf l'héroïne, bien entendu) entourées par une mère carrément ridicule et un père assez absent (Donald Sutherland, assez monstrueux dans le décalage constant).

Et puis au fur et à mesure que le film avance, on se rend compte que c'est justement dans sa modestie que le film convainc : il ne cherche pas à nous impressionner, simplement à nous faire passer un bon moment en s'appuyant sur de sérieux atouts. D'abord le texte d'Austen, bien sûr, qui donne lieu à des escarmouches verbales assez réjouissantes (et qui permet par ailleurs de faire passer comme une lettre à la poste les scènes les plus tartes, comme la déclaration d'amour sous la pluie, qui est excellente), puis un casting assez convaincant, dominé par une Keira Knightley irrésistible (tiens, je me rends compte en jetant un coup d'oeil à sa filmo que je l'aavais déjà vue dans trois films auparavant, sans la remarquer...). Et puis la réalisation, sans se faire remarquer, est toujours juste, sans faute de goût (les puristes feront sûrment remarquer qu'il y a des détails pas crédibles, emmerdons-les gentiment).

Bref, je ne vois pas grand chose à reprocher à ce film. Allez, si, l'acharnement à repousser le happy end finit par être un poil pesant, mais c'est la loi du genre. J'ai passé un super moment devant ce beau morceau de guimauve, et j'ai même hésité à lui mettre 8/10, avant de me dire qu'au fond, je n'avais quand même pas envie de le faire rentrer dans mes films préférés, mais ça n'en est vraiment pas loin !

Roupoil, 9 février 2006.



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