Old boy,

film de Park Chan-Wook (2004)



Avis général : 7.5/10
Pourcentage gozu : 1%
:-) Des idées toutes les trois secondes dans la réalisation. Un scénario diabolique, mais qui arrive à rester cohérent.
:-( Un excès d'un peu tout, à l'image de cette bagarre où le héros se débarasse de dizaines d'ennemis.

Ça fait toujours plaisir de retourner au cinéma après une période d'abstinence relativement longue (mais ça fait moins plaisir de voir qu'on est passé du côté « plein tarif » de la barrière), surtout quand c'est dans une obscure salle de quartier pour aller voir en VO un film coréen interdit aux moins de seize ans et qui partage les gens...

Un homme, après une nuit au poste pour abus d'alcool, disparait soudainement dans la rue. Il va rester quinze ans enfermé sans savoir pourquoi. À sa sortie, c'est un monstre froid déterminé à la vengeance. Pour cela, il va recevoir l'aide inattendue d'une jeune femme aussi perdue que lui.

Je me garderai bien sûr de dévoiler le fin mot du scénario qui, il faut bien le dire, est assez diabolique, mais ce qui m'a le plus impressionné dans cette histoire, c'est la maîtrise avec laquelle le récit est conduit. On nous en dit toujours assez pour nous tenir en éveil, mais jamais trop, de façon à ce qu'on continue à se poser constamment des questions. Et si certains point paraissent a posteriori un peu farfelus, peu importe, car dans le feu de l'action, on a réllement l'impression que les rebondissements interviennent juste au bon moment. Pour preuve de cela, j'ai compris moi-même le fin mot de l'histoire dans la salle au moment même où le héros ouvre la boîte qui va lui révéler le pot aux roses. Je n'ai pas souvenir d'une telle adéquation entre ma réflection et celle d'un personnage de cinéma depuis bien longtemps.

Au service de cette histoire forte, une réalisation qui frappe également. Fort de préférence. Les scènes-chocs ne manquent pas, et le réalisateur coréen n'y va pas à moitié dans la violence des étapes que va devoir franchir le héros Oh-Dae-Soo. Pas moments, on se dit même que c'est trop : pas forcément aux moments les plus gores d'ailleurs (l'arrachage de dents passe très bien), mais dans la surenchère, par exemple quand le héros tabasse une trentaine de gars armés. On n'y croit plus vraiment et on est même pressé que ça en finisse pour passer à la suite. Ceci dit, on ne peut que féliciter Park Chan-Wook pour sa réalisation virtuose, accompagnée d'une musique efficace et du jeu jeu impressionnant de l'acteur principal. J'avoue que les autres rôles me convainquent moins (le « méchant » n'a peut-être pas l'épaisseur nécessaire pour le rôle).

Un bon film donc, un bloc sur lequel on a du mal à trouver une faille. On est peut-être devant une sorte de série B mixant un peu tous les genres à la recherche de l'effet qui tue (mais Tarantino fait-il autre chose, par exemple ?), mais l'énergie du réalisateur suffit à nous faire passer un fort bon moment et à accepter tous les excès du scénario.

Roupoil, 7 novembre 2004.



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