Nos jours heureux,

film d'Olivier Nakache et Eric Toledano (2006)



Avis général : 7/10
:-) On rit énormément, les acteurs sont épatants, ça ravive des souvenirs...
:-( C'est très caricatural. Dommage que certains aspects ne soient pas plus développés.

Un film sur les vacances juste avant de partir, ça va peut-être être une bonne façon de se mettre en appétit, non ? Enfin, pas sûr qu'on ait vraiment de s'encombrer de cette bande de charmants loustics tout de même (bon, si, moi, même les gamins les plus insupportables me semblent toujours adorables, mais c'est peut-être pas le cas de tout le monde). Il s'agit donc, genre ma foi assez rare, d'un film sur les colonies de vacances. Un petit groupe de six animateurs et animatrices un peu trop jeunes pour être vraiment responsables, et une ribamballe de gamins de toutes origines ou presque, prêts à toutes les conneries comme il se doit, mais au fond fort attachents.

On pouvait craindre un peu, avec un tel point de départ, que le film ne tombe dans la facilité. On avait raison ... et tort à la fois. En fait, la facilité, le film ne cherche absolument pas à l'éviter, il plonge dedans avec délectation. C'est un peu déroutant, mais au fond assez intéressant comme approche. On aura donc droit à tout : les animateurs (au sein desquels nous retrouvons un noir, un québécois, un cool, une grosse, une timide (ou pas) et une tombeuse, en plus du directeur crevé-gentil-qui-gueule-mais-qui-au-fond-ne-pense-pas-ce-qu'il-dit) passent leur temps à se draguer, les gamins aussi, et on trouve parmi eux quelques prototypes fort invraisemblables, comme l'hyperactif pouruivi par son père, le plus que curieux dieu de la guitare (qui subit une évolution, euh, inattendue), le bourge je-sais-tout, et j'en passe. Le cuisiner est tout aussi improbable, les inspecteurs du ministère coincés, bref, tout est du même tonneau.

Et malgré tout ça, le film est assez formidable, tout simplement car il assume cranement de ne montrer, en exagérant un peu, qu'une suite d'anecdotes outrées et pourtant criantes de vérité. Chapeau bas à ce propos aux acteurs qui réussissent à donner de l'épaisseur aux rôles, ce qui n'était pas gagné d'avance. Dommage que du côté des gamins, on ne puisse en dire autant, tant leurs rôles sont réduits à des apparitions opportunes point de vue scénaristique (quand ils ne sont pas en groupe, cela va sans dire, car on les voit tout de même souvent à l'écran). Le gros point fort du film, c'est bien sûr l'humour, omniprésent et vraiment réussi, mais on a également droit de temps à autre à de petites digressions sur le rôle éducatif de la colo, qui auraient certainement pu être poussées beaucoup plus loin.

Ca n'aurait peut-être plus été le même film, mais il y a là un potentiel inexploité. Dommage, il reste tout de même un comédie extrêmement raffraichissante, qui rappelera certainement une foule de souvenirs à beaucoup, y compris ceux qui, comme moi, ne sont jamais partis en colo ! En tout cas, avec cette fine équipe là, on referait volontiers un petit séjour.

Roupoil, 10 juillet 2006.



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