Un film sur les vacances juste avant de partir, ça va
peut-être être une bonne façon de se mettre en appétit, non ? Enfin, pas
sûr qu'on ait vraiment de s'encombrer de cette bande de charmants loustics
tout de même (bon, si, moi, même les gamins les plus insupportables me
semblent toujours adorables, mais c'est peut-être pas le cas de tout le
monde). Il s'agit donc, genre ma foi assez rare, d'un film sur les
colonies de vacances. Un petit groupe de six animateurs et animatrices un
peu trop jeunes pour être vraiment responsables, et une ribamballe de
gamins de toutes origines ou presque, prêts à toutes les conneries comme
il se doit, mais au fond fort attachents.
On pouvait craindre un peu, avec un tel point de départ, que le film ne
tombe dans la facilité. On avait raison ... et tort à la fois. En fait, la
facilité, le film ne cherche absolument pas à l'éviter, il plonge dedans
avec délectation. C'est un peu déroutant, mais au fond assez intéressant
comme approche. On aura donc droit à tout : les animateurs (au sein
desquels nous retrouvons un noir, un québécois, un cool, une grosse, une
timide (ou pas) et une tombeuse, en plus du directeur
crevé-gentil-qui-gueule-mais-qui-au-fond-ne-pense-pas-ce-qu'il-dit)
passent leur temps à se draguer, les gamins aussi, et on trouve parmi eux
quelques prototypes fort invraisemblables, comme l'hyperactif pouruivi par
son père, le plus que curieux dieu de la guitare (qui subit une évolution,
euh, inattendue), le bourge je-sais-tout, et j'en passe. Le cuisiner est
tout aussi improbable, les inspecteurs du ministère coincés, bref, tout
est du même tonneau.
Et malgré tout ça, le film est assez formidable, tout simplement car il
assume cranement de ne montrer, en exagérant un peu, qu'une suite
d'anecdotes outrées et pourtant criantes de vérité. Chapeau bas à ce
propos aux acteurs qui réussissent à donner de l'épaisseur aux rôles, ce
qui n'était pas gagné d'avance. Dommage que du côté des gamins, on ne
puisse en dire autant, tant leurs rôles sont réduits à des apparitions
opportunes point de vue scénaristique (quand ils ne sont pas en groupe,
cela va sans dire, car on les voit tout de même souvent à l'écran). Le
gros point fort du film, c'est bien sûr l'humour, omniprésent et vraiment
réussi, mais on a également droit de temps à autre à de petites
digressions sur le rôle éducatif de la colo, qui auraient certainement pu
être poussées beaucoup plus loin.
Ca n'aurait peut-être plus été le même film, mais il y a là un potentiel
inexploité. Dommage, il reste tout de même un comédie extrêmement
raffraichissante, qui rappelera certainement une foule de souvenirs à
beaucoup, y compris ceux qui, comme moi, ne sont jamais partis en colo !
En tout cas, avec cette fine équipe là, on referait volontiers un petit
séjour.
Roupoil, 10 juillet 2006.