Norway of life,

film de Jens Lien (2006)



Avis général : 4/10
:-) Un sujet plutôt intéressant, une esthétique assez réussie, un ton intrigant.
:-( Mais qu'est-ce qu'on se fait chier...

Rien de bien passionnant au cinéma en ce moment (enfin, comme d'habitude quoi, mais c'est une entrée en matière facile pour une critique), c'est l'occasion de tenter quelque chose d'un peu inhabituel. En l'occurence, direction la Norvège avec ce film fantastique d'un auteur qu'on qualifiera euphémistiquement de peu connu chez nous (ce n'est pas tout à fait son coup d'essai), mais qui a eu un certain succès notamment lors de sa présentation au festival de Gérardmer.

Andréas arrive de façon assez curieuse (un bus le lâche en plein désert et il est conduit par un type qui manifestement ne se trouvait là que pour ça) dans une ville qui fait vaguement froid dans le dos. On lui donne un appartement et un travail de comptable. Ses collègues sont tous très cordiaux, mais ne semblent guère préocuppés d'autre chose que d'aménagement intérieur. Pourtant, un soir de cuite (sans grand effet d'ailleurs), un homme se plaint du manque de saveur des choses. Andréas le suit jusque chez lui, d'où émerge une douce musique.

Film fantastique certes, mais pas du genre à en foutre plein la gueule. Très peu de scènes réellement fantastiques, le principe est surtout d'intriguer le spectateur. D'ailleurs, au début, ça marche fort bien. Décors très soignés (bon, faut dire, les extérieurs islandais me rappellent de bons souvenirs), acteur principal vaguement ahuri en permanence, et très belle musique (ça, c'est vrai pour tout le film). C'est lent, mais on est curieux de savoir ce qu'il va arriver à notre héros.

Et puis Andréas s'installe dans cette drôle de ville, et le film suit son quotidien en continuant à tenter d'intriguer. Tout est dans la critique subtile d'une société aseptisée et le décalage de dialogues qui frisent l'absurde. Je n'ai rien contre ce type d'humour à froid, mais encore faut-il qu'il soit drôle. Ici, au bout de vingt minutes, on a compris le principe du film, on se doute qu'il ne faudra pas s'attendre à de grosses révélations finales mais que notre ami norvégien va se contenter de broder lentement sur son sympathique canevas initial.

Scène par scène, pas grand chose à redire à ce qu'on voit à l'écran : c'est toujours aussi soigné et surprenant. Mais simplement, ça ne tient pas du tout une heure et demie, et on en vient rapidement à s'emmerder, état qui ne va pas vraiment en s'améliorant. Alors les films conceptuels, c'est bien beau, mais quand le concept est balayé en trente minutes (et pourtant, le rythme est pas vraiment effréné), y a comme un souci.

Roupoil, 18 avril 2007.



Retour à ma page cinema