No country for old men,

film d'Ethan et Joel Coen (2007)



Avis général : 7/10
:-) Une atmosphère unique, une réalisation qui fait saliver, et un rôle génial pour Javier Bardem.
:-( Une trame somme toute très classique, et surtout une fin, euh, curieuse.

Dans la catégorie des films attendus de ce début d'année, en voici un qui était presque en tête de ma liste (celui qui le précédait fera l'objet de ma prochaine critique). Après quelques tentatives plus ou moins réussies pour se diversifier ces dernières années, c'est, nous promet-on, le retour des frères Coen à du pur cinéma coenien, une maitrise totale en plus. Il y a de quoi faire saliver.

Dans l'Amérique profonde, à quelques pas du Mexique, un réglement de compte a laissé quelques bagnoles prendre la poussière en plein désert, ainsi qu'une malette contenant 2 millions de dollars. Llewelyn met la main dessus et s'engage ainsi dans une drôle de poursuite. À ses trousses, la police et le vieillissant sheriff du coin, mais aussi et surtout un dangereux tueur du nom d'Anton Chigurh, pour qui le meurtre est aussi simple qu'un lancer de pièce à pile ou face.

De quoi ? Des dollars, un sheriff, un tueur, le désert, c'est ça le scénar ? Mais on a déjà vu ça trente mille fois, on se fout du monde, là. Ben oui, mais en fait non. On n'a jamais vu ça comme ça, car ce sont les frères Coen, et que de fait, on reconnait indiscutablement leur patte dans ce nouvel opus. Une pointe de décalage présente en permanence, de l'humour absurde, et cette sorte de nonchalence qui ne fait que cacher une réalisation d'une fabuleuse précision. Si vous aimez leur style, vous serez en terrain connu, et savourerez le spectacle sans arrière-pensée. Sinon, vous vous demanderez peut-être à quoi rime tout ça.

De fait, il n'est pas toujours évident de trouver un sens à tout ce qu'on voit à l'écran. Certaines scènes ne sont là que pour se faire plaisir, l'enjeu dramatique est au fond assez mince, et la fin laisse carrément perplexe (il y a sûrement un sens caché très profond, mais j'avoue que là, à chaud, je l'ai pas trouvé). On préfèrera se remémorer les (nombreuses) scènes où Javier Bardem nous gratifie de son sourire de sadique, son personnage étant de toute façon absolument jubilatoire.

Rien que pour lui, on ne regretterait pas d'avoir passé un peu de pote avec ces bons vieux potes que sont les frères Coen. De toute façon, comme je le disais ici même il y a maintenant un certain temps, on est rarement déçus avec eux, une sorte de valeur sûre d'autant plus indiscutable quand ils font, comme ici, du Coen pur jus. De là à dire qu'on tient leur meilleur film, il y a un pas que je ne franchirai personnellement pas. je me fais vieux, je crois, il m'arrive de plus en plus rarement de m'enthousiasmer complètement pour un film, j'ai l'impression...

Roupoil, 1 février 2008.



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