Ne le dis à personne,

film de Guillaume Canet (2006)



Avis général : 6.5/10
:-) Une très belle distribution. Un scénario très efficace et même presque crédible ! Un certain sens du rythme.
:-( Quelques scènes sonnent curieusement faux. Canet pique un peu à tous les râteliers niveau réalisation.

Un polar à la mode de plus, adaptation qui plus est d'un livre d'un des piliers actuels du genre ? J'avoue, la raison qui m'a poussé à aller voir ce film, une fois n'est pas coutume, c'est qu'il est ... français. J'étais simplement curieux de voir ce que Canet derrière la caméra et un casting bien de chez nous pouvaient donner dans un registre plus prisé outre-Atlantique.

Pas évident de résumer l'intrigue en en disant assez mais pas trop. Alexandre Beck, mèdecin, a perdu sa femme il y huit ans, sauvagement assassinée par un tueur en série. Mais, juste au moment où une macabre découverte relance l'intérêt de la police pour cette affaire pas vraiment proprement élucidée, il reçoit un message semblant lui montrer sa femme bien vivante... De nombreux personnages se greffent rapidement sur cet embryon d'intrigue, et Alex se retrouve plongé dans un imboglio qui semble s'emmêler de plus en plus, mais qui finira bien par s'éclaircir.

Autant prévenir tout de suite, il ne faut pas être trop fatigué en début de séance, l'histoire est assez complexe, et Canet n'est pas du genre à prendre le temps de tout bien présenter pour nous faciliter la tâche. Personnellement, je suis loin de m'en plaindre, ça retient l'attention du spectateur, et permet de conserver un certain rythme (sans comper que le film fait déjà deux heures...). Un seul petit bémol, la révélation finale, pour laquelle il ne semble pas vraiment avoir trouvé de solution satisfaisante. Le reste du temps, ça enchaine, et le scénario de Coben, à défaut d'être extrêmement original, a le mérite d'être très bien ficelé et surtout relativement crédible. Notamment, ça fait plaisir de voir que la résolution de l'énigme ne tombe pas toute cuite à un moment incongru, ou n'est le seul fait de l'homme traqué par tous, comme on le voit trop souvent.

Qui plus est, le film réussit même assez souvent à s'élever au-delà du polar de série, en faisant les bons choix dans presque tous les domaines : casting irréprochable (il y a du monde, et du beau, un casting francophone qui n'a rien à envier aux super-productions hollywoodiennes), musique pertinente (j'ai appris depuis qu'elle était l'oeuvre du sieur M, ce qui me fait une belle jambe puisque je n'ai jamais écouté sa musique :-) ), scènes d'actions soignées. J'ai tout de même quelques petites réserves sur la mise en scène en général. Même si elle ne manque pas de punch, on sent un peu trop les influences de Canet (tiens, un plan à la Aronofsky dans les escaliers !), mais assimilons ça à un pêché de jeunesse. Plus gênant, certaines scènes, notamment vers le début du film, sonnent très faux (le flic qui débarque pour demander une prise de sang, par exemple) et laissent craindre le pire (on est vite rassurés).

Ceci dit, même s'il n'est pas encore parfait, ce film montre à qui aurait pu en douter qu'on peut faire en France du polar sacrément solide. Une bonne nouvelle, et assurément un réalisateur à suivre.

Roupoil, 2 novembre 2006.



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