Miss Daisy et son chauffeur,

film de Bruce Beresford (1989)



Avis général : 7/10
:-) Un film agréable : bons acteurs, musique sympa, rythme serein, une pointe d'humour.
:-( Une modestie qui est à la fois une force et une faiblesse : le fond est un peu laissé de côté.

Parfois, la grand-messe des oscars hollywoodiens donne de curieux résultats. Ainsi, en 1989, c'est un petit film gentillet, réalisé par un illustre inconnu depuis retombé dans l'oubli (bon, je constate qu'il a été sélectionné quelques fois à Cannes, tout de même :-) ), et certainement pas prédestiné aux feux de la rampe, qui empocha la statuette suprême. La curiosité est insoutenable : que vaut donc ce film ?

Le film raconte, à la surprise générale, l'histoire de Miss Daisy, vieille dame juive un poil pincée, et de son chauffeur, dont la principale caractéristique est d'être noir. Pour situer le contexte, Atlanta dans les années 50 et suivantes (ça se déroule sur 25 ans). Au début, ça ne se passe pas très bien, le chauffeur ayant été imposé à Miss Daisy par son fils quand il est devenu manifeste que conduire était plus dangereux qu'utile pour elle. Mais comme on n'est pas naïfs, on se doute bien que ça va évoluer.

Il ne se passe au fond pas grand chose dans ce film, qui se contente d'accumuler anecdotes et petites tranches de vie avec pour toile de fond inévitable la condition des noirs aux Etats-Unis à cette période. Mais il ne va jamais explorer en profondeur ce thème, malgré un bout de discours de Martin Luther King casé un peu artificiellement. C'est un peu dommage, mais au fond cohérent avec la modestie du film.

Modeste sur le fond, mais assez impeccable sur la forme. Les acteurs sont très convaincants (Morgan Freeman se fait remarquer, mais ici, je trouve que ça colle pas mal au rôle), la reconstitution soignée, la réalisation également (peut-être même un peu trop, on ne peut pas dire que ça fasse preuve de beaucoup d'initiative), et la mélodie de Zimmer traine en tête un bon bout de temps.

Tout ça est charmant, et l'heure et demie que dure le film passe très vite et fort agréablment. M'enfin bon, quand même on ne peut pas dire qu'on ressorte bouleversé, et il est assez probable que le temps vienne assez rapidement ranger ce film au rang des bons petits crus sans prétention.

Roupoil, 9 juin 2006.



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