Millenium 2,

film de Daniel Alfredson (2009)



Avis général : 5/10
:-) Un scénario qui ménage suffisamment de suspense et de rebondissements. Les personnages attachants.
:-( C'est assez mou, voire franchement maladroit par moments. Aucune ambition visuelle ou narrative.

Après avoir vu et plutôt apprécié le premier épisode de l'adaptation ciné du best-seller de Stieg Larsson (mais toujours pas commencé à lire les bouquins), il était assez naturel pour moi d'aller voir au cinéma les deux autres films. Deux autres d'un seul coup ? Pas tout à fait, mais ils sont tout de même sortis quasi simultanément chez nous, suite au choix fait par nos amis suédois de les produire ensemble pour la télé. Du coup, changement de réalisateur, la main passant à Daniel Alfredson qui, attention, n'est absolument pas la même personne que Tomas Alfredson, réalisateur remarqué pour son récent Morse que je n'avais en ce qui me concerne guère apprécié. Un point commun entre nos deux Alfredson : leurs oeuvres vont passer à la moulinette du remake hollywoodien (les ricains n'ayant plus assez le leurs propres navets des années 70/80 à recycler, ils en sont maintenant réduits à pomper des comédies françaises et des polars suédois ; ça fera toujours ça d'économisé en places de cinéma). Assez ironiquement d'ailleurs, je me plaignais dans ma critique du premier Millenium qu'on lorgne du côté de Seven sans en approcher l'intensité, eh bien c'est David Fincher lui-même qui en charge du remake...

En attendant, nous retrouvons la hackeuse tatouée Lisbeth Salander aux prises avec son trouble passé, et le fabuleux journaliste Mickael Blomqvist accueillant dans son journal un nouveau venu enquêtant sur des traffics de filles de l'Est. Leurs deux destins se rejoignent à nouveau quand un violent triple meurtre est commis (dont le nouveau venu cité juste au-dessus), et que la coupable désignée se trouve être Lisbeth. Chacun de leur côté, ils cherchent à en savoir plus.

Et on est repartis pour une intrigue mêlant l'intime et le sordide avec toujours une certaine efficacité dans la mise en place des pièces du puzzle. On notera toutefois une certaine tendance à la facilité de la part de Larsson pour cette deuxième aventure : pas de grand mystère à résoudre, des ficelles un peu faciles, et une tendance à dépasser les frontières de la crédibilité par moments (le final n'est pas très loin de sombrer dans le ridicule). Les nouveaux personnages sont par ailleurs moins nombreux et moins intéressants que dans le premier opus (le grand blond, bon, c'est pas qu'on se fiche de lui mais un peu quand même). Heureusement, restent nos deux héros, qui eux n'ont pas bougé d'un iota.

Ce qui n'a (hélas) pas changé non plus, c'est le manque criant de nervosité dans la réalisation. Pendant la première demi-heure, on est à nouveau à la limite de l'emmerdement tellement c'est plat. Le réalisateur ne semble pas trop savoir quoi faire de ses personnages, voire même ne pas savoir où se mettre lors d'une scène un peu chaude entre Lisbeth et une vieille connaissance. On finit par oublier tout ça une fois l'intrigue suffisamment mise en route pour que l'on suive sans trop se poser de questions, mais quand même, ce ne sont pas les occasions qui manquent de faire bouger un peu les choses avec ce genre de scénario ! C'est tout juste si on en viendrait pas à se demander s'il ne vaut pas mieux attendre que Fincher sorte sa version, il n'aura pas de mal à pondre un film infiniment plus nerveux.

Tout cela étant dit, le film reste plus que regardable, mais ne semble guère vouloir dépasser son statut de polar télé du vendredi soir. Il y avait beaucoup mieux à tirer de ces bouquins.

Roupoil, 7 août 2010.



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