L'ennemi public numéro 1,

film de Jean-François Richet (2008)



Avis général : 5.5/10
:-) Toujours un certain style, quelques scènes assez émouvantes, et la présence de Cassel.
:-( On se demande quel est le sujet. Le scénario manque cruellement de cohérence et de liant.

Mesrine, le retour, et il n'est pas content. Un petit mois après avoir été ma foi plutôt convaincu par le premier épisode, malgré une narration un peu hachée, il était assez naturel pour moi d'aller voir le second. Mine de rien, c'est une sacrée bonne idée, ça, le film en deux parties, car il doit quand même y avoir un paquet de gens pour se dire que n'en voir que la moitié laisserait un goût d'inachevé. En même temps, là, il y avait de fait largement matière à deux films, donc ne ronchonnons pas trop.

Quand je parlais de retour, ça ne concernait pas qu'un retour à l'écran, puisque de fait ce deuxième volet débute avec le retour en France de Mesrine, où il reprend son train-train de pillage de banques et cache-cache avec la police. Il ne tarde d'ailleurs pas à se faire arrêter, et les rencontres qu'il va faire au cours de ses années de prison puis à sa sortie vont lui donner matière à réflexion sur le pourquoi de ses agissements.

D'ailleurs, on le sent bien, c'est la vague direction d'ensemble que la film a voulu prendre : l'analyse des liens entre Mesrine et la politique et le terrorisme. Pourquoi seulement vague ? Parce ce qu'hélas, comme dans le premier film, la construction par petites scènes marquantes mais mal liées ressemble plus à un portrait par petites touches de quelques aspects éparpillés de ce que fut Mesrine qu'à une véritable analyse du personnage. Pourquoi, pas exemple, ce face-àface avec sa fille alors que la famille de Mesrine est par ailleurs complètement absente du film ? La réponse qui vient à l'esprit est du coup malheureusement "pour nous tirer quelques larmes faciles". La relation avec Ardouin n'est pas approfondie du tout non plus, et même celles avec Besse et Bauer ne semblent être là que pour permettre quelques vagues tentatives d'ancrer l'action de Mesrine dans un contexte de contestation du pouvoir, même si on ressort de là en ayant surtout l'impression que l'ennemi public numéro 1 était n'avait à l'esprit que son propre intérêt, ce qui est d'ailleurs sûrement le cas.

Finalement, le seul point qui passe plutôt bien dans ce deuxième opus, c'est la relation teintée de respect entre Broussard (j'ai trouvé l'interprétation de Gourmet curieuse au début, et puis finalement ça colle assez bien) et Mesrine. Toujours à mettre à l'actif de Richet, la qualité de la réalisation, visible dans la plupart des scènes d'action même si au bout de deux fois deux heures, ça finit pas se répéter. D'ailleurs, la scène de la mort du "héros", déjà présente dans le premier film et développée ici, est une des plus prenantes du tout. Et puis bon, Cassel nous refait son numéro, bien épaulé notamment par un Amalric convaincant. Pour ce qui est de lanvin avec l'accent du midi, ça fait un peu plus grotesque.

Au final, je ne suis pas sûr que ce deuxième film soit moins bon (ni meilleur) que le premier, mais il m'a laissé une moins bonne impression, car l'effet de surprise est passé et que les défauts un peu agaçants en ressortent d'autant plus. Ca reste malgré tout du cinéma d'action très regardable, mais on est encore une fois loin d'avoir exploité à fond le filon (sans compter que les très allusions à la politique de l'époque risquent de ne pas être comprises par les moins cultivés des spectateurs...).

Roupoil, 29 novembre 2008.



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