En l'absence cruelle de télé à la maison (qui, comme
chacun sait, ne sert absolument pas à regarder les fabuleux programmes de
la télévision française, mais à projeter des DVD dans des conditions
acceptables), nous voilà réduits à regarder nos films sur petit écran.
Quitte à ce qu'on ne voie pas très bien, autant en profiter pour faire le
plein de daubes ! Pour commencer, un spécialiste du genre comique
troupier, le bon vieux Jean-Marie Poiré. Pas son plus gros succès, mais du
coup je ne l'avais jamais vu...
C'est donc l'histoire d'une bande de potes, qui se retrouve, ou plutôt qui
retrouve l'égérie de sa jeunesse, la grande chanteuse Bernadette
Legranbois (sic) vingt ans après leur douloureuse séparation. C'est
l'occasion de se rappeler le bon temps de la jeunesse, de faire le point
sur sa vie, de s'engueuler et de se bourrer la gueule. Il y a Guido le
pédé, Antoine l'artiste névrosé, Dany le neuneu zen, Richard le beau
gosse, et Jean-Michel le bourge. Si avec tout ça on peut pas se marrer un
peu, c'est quand même malheureux.
Le but affiché du film est de rentre un gentillet hommage à la génération
mai 68. Et d'ailleurs, il faut bien l'admettre, les séquences rétros
censées se passer pendant la jeunesse de la bande de potes sont assez
marrantes. D'abord parce que le seul effet de rajeunissement des persos
est le port de coiffures ridicules, et ensuite parce que toute la vision
de la période hippie, bien qu'outrageusement exagérée, provoque quelques
moments de rigolade sympathiques.
Bien sûr, on peut regretter vaguement que ce soit très souvent axé cul
sans bonne raison (il ne s'agit pas de faire ma vierge effarouchée, mais
on a à plusieurs reprises des gens à poil à l'écran apparemment pour le
seul prétexte de faire baver le spectateur), mais c'est un peu le concept
du film : franchouillard un peu lourdingue. Ceux qui y ont vu une
réflexion intéressante n'ont pas du voir le même film que moi : dès que
Poiré essaie de tirer les dialogues vers un début d'analyse de la vie de
ses héros, ça s'enlise et il s'en tire par une pirouette pour revenir dans
le domaine du gag pur et dur (foireux la moitié du temps, mais passons).
Tout ceci donnerait finalement une sympathique comédie (on rigole quand
même de temps à autre, notamment aux répliques de l'inénarrable Daroussin)
si elle avait au moins fait l'effort de se doter d'un semblant de
scénario. Là, ça part dans tous les sens sans aucune crédibilité et sans
grande unité. Dommage, Poiré a tout de même fait mieux que ça...
Roupoil, 3 mars 2007.