Melancholia,

film de Lars von Trier (2011)



Avis général : 1/10
:-) Euh, alors, euh, Kirsten Dunst est très jolie. Et, euh, les plans cosmiques aussi.
:-( D'un ennui abyssal, en plus d'être vomitif.

Cette année, au festival de Cannes, Lars von Trier a beaucoup parlé de lui. Rien de surprenant puisqu'il en est un habitué, ayant présenté rous ses films ou presque sur la Croisette. Mais on n'a assez peu parlé de son film, en fait. Rien d'étonnant non plus dans la mesure où les dérapages et autres provocations sont fréquents chez lui. Il a quand même réussi cette fois à se faire virer à vie du festival, pour avoir osé tenir un discours de mauvais goût sur le nazisme. Il aurait fait une blague atroce sur la famine en Afrique, tout le monde se serait marré, mais là quand même on est dans le domaine du tabou intégral, fallait surtout pas se risquer là-dedans. Non pas que le cautionne les étranges propos tenus par le réalisateur lors de sa conférence de presse, mais la sanction est tellement ridiculement démesurée que ça augmente plutôt le capital sympathie du danois. Au point de me pousser à aller voir son film (assez unaniment salué par la critique) malgré mon expérience douloureuse avec son précédent Melancholia.

Commençons par mettre en place les divers éléments perturbateurs de cette séance assez spéciale. Tout d'abord, comme souvent, je vais au cinéma à la séance de toute fin de matinée, ayant mangé en vitesse juste avant (et quelque chose de pas très léger). Sauf que là, j'ai un peu raté mon organisation et suis arrivé juste à l'heure, me retrouvant, petite salle oblige, un peu plus près de l'écran que ce que je n'aurais souhaité (et un peu trop à droite aussi, je suis vaguement maniaque sur mon placement). Pour couronner le tout, une spectatrice passera son temps à commenter le film à son voisin, j'étais assez loin d'elle pour ne pas être trop perturbé mais je suis surpris que d'autres spectateurs aient résisté à l'envie de l'engueuler un bon coup (voire pire).

Bref, tout réuni pour que ce ne soit pas agréable. Le film débute tout de même, sur quelques minutes de belles images en ralenti extrême, sur fond de Wagner. Bon, pourquoi pas, mais Lars nous avait fait un peu le même coup la dernière fois, et ça ne m'a pas vraiment semblé le choc esthétique que certains ont ressenti. J'oserais même dire que ça n'avait pas la puissance d'évocation des délires de Malick dans son pourtant très boursouflé Tree of life. Bref, ça ne dure pas bien longtemps, et le film commence vraiment, avec une grosse fête de mariage qui tourne vaguement au vinaigre, tournée en caméra à l'épaule. Ca commence vraiment, ai-je dit ? En fait, on se le demande, tant il se passe peu de choses pendant toute cette première partie... La mariée déprime, on ne sait pas bien pourquoi, les invités s'engueulent, on comprend plutôt bien pourquoi, le marié sourit comme un playboy débile, c'est normal, c'est son rôle, et tout ça n'évolue pas énormément.

Par contre, pour la caméra à l'épaule, pas de doute, ça secoue à mort ! Comme vous le savez, je suis assez sensible à ce genre de choses, et on était là à la limite de ce que je peux supporter, surtout à deux pas de l'écran. Mais bon, j'aurais sûrement pu aller jusqu'au bout du film si je lui avait trouvé un quelconque intérêt. Ce n'était hélas pas du tout le cas (si au moins ça avait été beau...), j'ai donc décidé de ne pas attendre la deuxième partie et le côté science-fiction de la chose, et de retourner me reposer chez moi. Finalement, ce ne sont peut-être pas les propos de von Trier qui étaient scandaleux à Cannes, mais l'indigence de son film. Ou alors je deviens définitivement un sale grincheux en vieillissant. Mais je crois que la prochaine fois que tu sors un film, Lars, il faudra se passer de moi, je me remettrai Breaking the waves à la maison.

Roupoil, 20 septembre 2011.



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