Il existe tout un tas de sortes de cinéphiles. Aux
extrêmes, il y a celui qui ne jure que par les films en noir et blanc, et
celui qui croit que X-Men III est le film du siècle. Et puis au milieu il
y en a de plus amusants, comme ceux qui prétendent que l'âge d'or
d'Hollywood a bel et bien été atteint pendant les années 70 et que Coppola
est un Dieu. Si vous demandez à ces derniers quelle est la scène la plus
terrifiante qu'ils aient vue au ciné, il pourraient bien vous répondre en
citant non pas Psychose ou Hostel mais ce bon vieux
dentiste dans Marathon man. Tiens, si on allait ptrendre de ses
nouvelles ?
Babe Levy est un jeune homme qui de loin a l'air bien sous tous rapports :
brillant mais glandeur, il court le marathon et les filles de sa fac.
C'est sa famille qui va le projeter au milieu d'un imbroglio qui le
dépasse. Son père mort quelques années auparavant et son frère agent
secret le propulsent à la poursuite d'un vilain nazi (enfin, c'est plutôt
lui qui est poursuivi, en fait).
Jusque-là, ça ressemble à une trame de thriller teinté d'espionnage assez
classique et on s'attend à être un peu embrouillé dans un scénario
complexe. Embrouillé, ça l'est indiscutablement, le problème est par
contre que c'est plus confus que réellement complexe. Peu de personnages
au final, mais leurs interactions sont suffisamment peu explicitées pour
qu'on ne comprenne pas bien les tenants et aboutissants de l'histoire (le
rôle du père, notamment, n'est vraiment pas clair). Désolé, mais faire un
film nébuleux pour le plaisir n'est pas franchement intéressant.
Heureusement, ce qu'on voit à l'écran passe plutôt bien. Les acteurs sont
bons, ça ne se traine pas et c'est assez bien foutu. Bien sûr, ça a
vieilli et la scène de torture ne fera plus peur à personne, mais dans
l'ensemble ça tient la route. Une exception notable toutefois, la scène où
Szell est reconnu par les juifs, assez peu crédible.
Bref, un petit thriller nerveux desservi par un scénario mal fichu. Très
franchement, pas de quoi aller déterrer ce film si vous ne l'avez jamais
vu...
Roupoil, 27 juillet 2006.