Deuxième jour de la Fête du Cinéma (enfin, techniquement
c'était le troisième jour, mais le deuxième je pouvais pas y aller), je
continue dans les reprises puisque les sorties récentes ne me tentent
guère (faisons dans l'euphémisme) avec une tentative périlleuse de film
français obscur mais, à en croire les rares critiques disponibles, génial.
En plus, j'ai trimballé Mickey avec moi (c'est mon coloc, hein, je vais
pas au ciné avec des souris géantes), donc si c'est mauvais faudra que je
me justifie !
Le Maine-Océan, c'est le train dans lequel monte Déjanira, une danseuse
brésilienne, plus ou moins par erreur. En tout cas, elle se fait alpaguer
par deux contrôleurs qui ont bien du mal à se faire comprendre vu qu'elle
ne parle que peu français. Une avocate qui passait par là prend sa défense
avant d'aller assurer celle d'un marin breton qui a tabassé un
automobiliste. Tout ce beau monde finit par se retrouver à l'île d'Yeu, où
le vin coule à flot.
En fait, le film n'est pas mauvais. Il est encore nettement pire que cela.
C'en est même assez abyssal. Bon, inutile de parler technique, la
réalisation n'a pas grand intérêt si ce n'est celui de laisser le champ
assez libre aux acteurs. De toute façon, la liberté est manifestement au
coeur des préocuppations de Rozier. Scénario en roue libre, longs moments
de flottement, et surtout un scénario qui semble tout droit sorti d'un
générateur aléatoire de rebondissements. Pourquoi pas, mais il faudrait
alors émouvoir ou faire rire pour qu'on s'intéresse aux pérégrinations de
ces drôle de zouaves. On sourit à quelques moments, mais bien trop isolés,
et le reste du temps on attend désespérement quelque chose qui n'arrivera
jamais. Certaines scènes sont même carrément pénibles tant elle trainent
en longueur (les derniers plans sur la plage sont de ce point de vue assez
terrifiants).
Bref, deux heures plus tard, on cherche toujours désespéremment un intérêt
à la chose qu'on vient de regarder. Avec Mickey, on a pas trouvé de
réponse, mais un constat : ça nous a tous les deux rappelé Tati, que l'un
comme l'autre nous avons bien du mal à comprendre. C'est sûrement un
signe...
Roupoil, 27 juin 2007.