Je disais dans une critique pas très lointaine que
j'avais de bonnes raisons de regarder un peu plus de films à l'eau de rose
désormais. Bon, ok me direz-vous, mais avec Love Story quand
même, je fais fort ! LE film lacrymal et fleur bleue par excellence, qu'un
mec qui se respecte ne devrait regarder qu'en cachette ! Eh bien
figurez-vous que c'est moi qui ai acheté le DVD, et avec la ferme
intention de le regarder. Halte au clichés !
Oliver est beau, jeune, riche, très intelligent, et riche, voire même très
très très très riche. Jennifer est belle, jeune, très intelligente (ils se
rencontrent sur le campus d'Harvard), et pas riche du tout, mais elle
compense par un sens du sarcasme assez inimitable. Ils vont tomber
amoureux l'un de l'autre, s'aimer follement, vivre heureux et avoir plein
d'enfants. Euh, ou pas en fait, il parait que le principe du film est
plutôt de faire pleurer les foules, donc elle va mourir dans d'troces
souffrances, ce sera plus fun.
Que dire ? Le scénario est tarte à la crème ? Totalement. Les acteurs sont
des images de mode pas crédibles mais trop beaux alors on leur pardonne ?
Assurément. Le film est truffé de "Je t'aime" et de petites phrases un peu
plus recherchées mais au fond tout aussi creuses ? Indiscutablement. La
musique est toujours la même, subtilement distillée aux moments les plus
dramatiques pour nous tirer un peu plus les larmes des yeux ?
Certainement. Bref, ce film est une caricature de "love story" (quel titre
sobre et bien choisi) à tendance mélodramatique, imité et copié 30 000
fois depuis et même certainement avant ? Oui, oui, et encore oui.
Et alors ? C'est parfois avec les idées les plus simples qu'on fait les
meilleurs films, et même si celui-ci ne déborde pas franchement
d'originalité, il n'empêche qu'il est très réussi, et atteint parfaitement
son but : émouvoir et séduire à peu de frais. Tout simplement parce que
les acteurs sont parfaits dans leur rôle, la musique est belle malgré
tout, et les dialogues, même s'ils sont un peu faciles, sont agréables et
surtout sonnent juste. Les auteurs ont, tout simplement, réussi à brosser
deux caractères intéressants et à les plonger dans uneatmosphère
délicieusement surannée qui ajoute encore, près de quarante ans après, au
charme du film.
Alors bien sûr, on pourra regretter que le film s'attarde un peu trop sur
les malheurs du peuvre fils de riche qui ne comprend pas son papa (on a un
peu de mal à s'apitoyer sur son sort, tout de même), et on sera un peu
surpris de la brutalité de certaines scènes (l'annonce de la maladie de
Jennifer notamment). C'est certain, ce film n'est pas une oeuvre
brillante. Mais dans son genre, où il est si facile de se planter
lamentablement, il s'en sort très bien.
Roupoil, 30 octobre 2008.