Looking for Eric,

film de Ken Loach (2009)



Avis général : 5.5/10
:-) Un film qui donne le sourire malgré un sujet pas si joyeux, ça fait plaisir.
:-( Le scénar est tout de même très très tarte à la crème. Et puis bon, Canto a sûrement moins d'intérêt quand on est français.

Allez hop, on enchaine, toujours avec les sorties cannoises, et le dernier opus du sieur Loach. Bon, il faut bien l'admettre, une comédie avec Eric Cantona dans un des rôles principaux ça ne ressemble pas trop à ce qu'on voit d'habitude sur la Croisette, mais en ce qui me concerne c'est plutôt un bonus, dans la mesure où le cinéma social de Ken Loach ne m'a jamais attiré outre mesure. D'ailleurs, le seul film que j'aie vu du bonhomme (Land and freedom) était plutôt dans sa veine "politique historique" mais ne m'avait pas plu pour autant...

Quoi qu'il en soit, le film reste bien ancré dans le social puisqu'il s'agit avant tout de l'histoire d'un Eric, mais un autre, qui est postier de son état, en plein doute existentiel face aux grandes difficultés qu'il éprouve à élever seul deux adolescents turbulents et à s'occuper de sa petite-fille tout en évitant soigneusement sa première femme à qui il ne parle plus depuis une vingtaine d'années. Son seul espoir, c'est son idole, Eric Cantona himself, qui a le bon goût de venir taper la discute avec lui quand il a un peu abusé de l'herbe. Avec son aide, Eric est bien décidé à remonter la pente.

Le concept est assez grotesque mais représente finalement une façon originale de raconter une histoire somme toute assez banale, et qui ne résiste pas à de nombreuses échappées dans le très prévisible et même dans la facilité. Franchement, la réconciliation d'Eric avec sa femme est beaucoup trop téléphonée, et la fin est d'une mièvrerie assez terrifiante. Quand à la tentative de mettre un peu de piment dans tout ça via les tentations d'un des jeunes de virer dans le banditisme, c'est assez moyennement convaincant. Bref, niveau scénar, c'est globalement assez bancal.

Mais qu'à cela ne tienne, Loach compense ces faiblesses par sa capacité à nous mettre en pleine empathie avec son héros débordant d'humanité. Ca a beau être couru d'avance et peu crédible, on a tellement envie que tout aille mieux pour lui qu'on est contents à la fin. Quant à la touche Canto, outre quelques aphorismes complètement absurdes, elle apporte un drôle de décalage (sûrement moins marquant pour nous autres français) et fait sourire de temps à autre.

Sans être hilarant, ni hyper émouvant, le film réussit finalement à nous faire passer un moment tout à fait agréable. De là à l'avoir sélectionné pour Cannes, il y a quand même un énorme pas qu'on aurait sûrement pas franchi s'il n'y avait pas le nom de Ken Loach accolé au titre...

Roupoil, 13 juin 2009.



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