Après-midi ciné consacrée à la famille mais changement
de registre tout de même puisqu'après un film français très lacrymal (ce
qui ne l'empêche pas d'être bon), je passe à une comédie américaine plus
ou moins indépendante mais avec des acteurs vaguement connus quand même.
La critique étant manifestement tombée unanimement en admiration devant
l'objet cinématographique en question, il convient d'être circonspect au
moment d'entamer cette critique.
Il s'agit donc de la petite histoire d'une famille américaine moyenne pas
tout à fait ordinaire. Il y a là le tonton homo qui vient de tenter de se
suicider, le grand-père héroïnomane pornophile, le fils fan de Nietzsche
qui a fait voeu de silence, le père auteur d'une théorie révolutionnaire
sur les gagnants et les perdants qui tente de vendre ses bouquins, la
fille qui va participer au fameux concours dont il question dans le titre,
et enfin la mère, plus ou moins normale mais un peu larguée au milieu de
tout ça. Tout ce beau monde va donc se diriger en minibus vers la
Californie, et comme il se doit, quelques incidents mineurs (ou pas) vont
émailler le voyage.
Rien que de taper le paragraphe précédent, je me dis à nouveau ce que je
me suis dit pendant le film : quand même, faudrait un peu arrêter le
formatage au cinéma, même les films un peu décalés nous ressortent
toujours les mêmes stéréotypes. La famille qu'on suit ici est atypique,
certes, mais de façon tout à fait normale ; pour chaque personnage, il n'y
a pas besoin d'aller chercher très loin dans ses souvenirs pour trouver
quelqu'un qui lui ressemble beaucoup. Idem pour les gags et autres
situations, finalement assez attendus (enfin, pas vraiment prévisibles,
mais on est rarement surpris). C'est même un peu facile par moments (la
rencontre impromptue du tonton avec son élève).
Du classique, donc, mais en même temps, il faut bien admettre que c'est
rudement bien foutu quand même. Déjà, condition plus ou moins
indispensable au succès d'une telle entreprise, les acteurs sont
impeccables, Steve Carrell en tête. Les dialogues sont plutôt bons aussi.
Et surtout, l'humour fait mouche avec une belle régularité. Les auteurs
ont d'ailleurs eu le bon goût de conclure le film sur une séquence
absolument hilarante (le fameux concours qu'on attend depuis le début),
qui ferait presque oublier la platitude de la morale générale (je vous
laisse deviner comment ça se finit) et la moins bonne tenue des scènes
dramatiques.
En tout cas, on ne regrette pas d'avoir suivi ces drôles de zozos pendant
un bout de chemin, mais on aimerait bien que les thèmes d'étude se
renouvellent un peu. D'autant plus qu'avec le talent manifeste des
auteurs, il y avait sûrement moyen de prendre un peu plus de risques. Ce
sera pour la prochaine fois, peut-être ?
Roupoil, 8 septembre 2006.