On enchaine, on enchaine, avec ce soir un mythe du
septième art, dont, comme souvent, j'ai acheté le DVD uniquement en me
fiant à sa réputation, et sans avoir grande idée de ce à quoi ça pouvait
ressembler, si ce n'est que c'était un western et que Dustin Hoffman y
jouait un vieillard. J'ai quand même laissé le soin à un coloc de tenter
avant moi, il a aimé. On doit pas avoir les mêmes goûts
cinématographiques, au fond :-P.
Jack Crabb a 121 ans, c'est dire s'il en a vu des choses dans sa vie.
Accessoirement, il est le dernier survivant de la célèbre bataille de
Little Big Horn, et lui en échoit le privilège de raconter sa vision des
choses. En fait, il a grandi chez les Cheyennes, après avoir vu sa famille
massacrée lors d'une attaque de caravane (par les Pawnee, qui sont
méchants, alors que les Cheyennes sont de gentils illuminés). Mais il se
retrouve plus ou moins accidentellement récupéré par la civilisation et le
pasteur Pendrake, dont la femme est fort séduisante et peut-être moins
vertueuse qu'elle n'en a l'air. Après une phase mystique, Jack rejoint un
escroc ambulant, puis retrouve sa soeur (je spoile ? non, c'est gros comme
une maison), revient chez les Cheyennes, se marie, croise le général
Custer, perd sa femme, revient chez les Cheyennes, croise le général
Custer (non, non, y a pas de bug, la répétition est voulue), etc.
C'est le bordel ? Oui, tout à fait, et dans le film aussi. J'avoue qu'en
fait, je m'attendais très naïvement à un western classique, ce que
Little big man n'est de toute évidence pas. C'est plutôt une
visite guidée des grands mythes du genre (on y croise un peu de tout,
comme dans un bon vieux Lucky Luke), avec une volonté de décalage
constant. Ca aurait pu faire un film fabuleux, une sorte d'équivalent pour
le western de ce que sera un peu plus tard Sacré Graal pour le
film d'aventures médiévales. Le premier problème, c'est que Penn n'a pas
vraiment le sens de l'humour de nos amis anglais. On sourit de temps à
autre, mais c'est très maigre : la plupart du temps, on est dans une sorte
de premier degré et demi qui ne convainc pas.
Et puis surtout, l'immense problème, c'est que le scénario est, n'hésitons
pas à le dire, nullissime. Une simple juxtaposition d'événements qui font
intervenir de façon assez aléatoire des personnages récurrents, mais qui
en guise de tout ne forment qu'un assemblage sans queue ni tête
franchement lassant. Les acteurs ont d'ailleurs l'air bien embêtés de se
retrouver là-dedant, Hoffman ne trouvant quoi qu'on en dise jamais un ton
sur lequel jouer son personnage qui est ceci dit tellement inconsistant
qu'il aurait eu du mal à en faire quoi que ce soit.
Très honnêtement, j'ai bien du mal à comprendre l'unanimité de critiques
positives sur ce film. Que certains aiment, je veux bien, mais je ne peux
pas croire que je fasse partie d'une infime minorité à avoir trouvé ce
film essentiellement sans intérêt. Allez, si, pour justifier le 3/10,
c'est très beau, et les cadrages sont souvent superbes. Mais ça ne fait
pas un film.
Roupoil, 5 novembre 2007.