Little big man,

film d'Arthur Penn (1970)



Avis général : 3/10
:-) Les paysages sont beaux, les cadrages souvent sympathiques.
:-( Pas assez sérieux pour être pris au premier degré, pas assez drôle pour être pris au second, le scénario est juste un grand bazar qui fonce résolument dans le vide.

On enchaine, on enchaine, avec ce soir un mythe du septième art, dont, comme souvent, j'ai acheté le DVD uniquement en me fiant à sa réputation, et sans avoir grande idée de ce à quoi ça pouvait ressembler, si ce n'est que c'était un western et que Dustin Hoffman y jouait un vieillard. J'ai quand même laissé le soin à un coloc de tenter avant moi, il a aimé. On doit pas avoir les mêmes goûts cinématographiques, au fond :-P.

Jack Crabb a 121 ans, c'est dire s'il en a vu des choses dans sa vie. Accessoirement, il est le dernier survivant de la célèbre bataille de Little Big Horn, et lui en échoit le privilège de raconter sa vision des choses. En fait, il a grandi chez les Cheyennes, après avoir vu sa famille massacrée lors d'une attaque de caravane (par les Pawnee, qui sont méchants, alors que les Cheyennes sont de gentils illuminés). Mais il se retrouve plus ou moins accidentellement récupéré par la civilisation et le pasteur Pendrake, dont la femme est fort séduisante et peut-être moins vertueuse qu'elle n'en a l'air. Après une phase mystique, Jack rejoint un escroc ambulant, puis retrouve sa soeur (je spoile ? non, c'est gros comme une maison), revient chez les Cheyennes, se marie, croise le général Custer, perd sa femme, revient chez les Cheyennes, croise le général Custer (non, non, y a pas de bug, la répétition est voulue), etc.

C'est le bordel ? Oui, tout à fait, et dans le film aussi. J'avoue qu'en fait, je m'attendais très naïvement à un western classique, ce que Little big man n'est de toute évidence pas. C'est plutôt une visite guidée des grands mythes du genre (on y croise un peu de tout, comme dans un bon vieux Lucky Luke), avec une volonté de décalage constant. Ca aurait pu faire un film fabuleux, une sorte d'équivalent pour le western de ce que sera un peu plus tard Sacré Graal pour le film d'aventures médiévales. Le premier problème, c'est que Penn n'a pas vraiment le sens de l'humour de nos amis anglais. On sourit de temps à autre, mais c'est très maigre : la plupart du temps, on est dans une sorte de premier degré et demi qui ne convainc pas.

Et puis surtout, l'immense problème, c'est que le scénario est, n'hésitons pas à le dire, nullissime. Une simple juxtaposition d'événements qui font intervenir de façon assez aléatoire des personnages récurrents, mais qui en guise de tout ne forment qu'un assemblage sans queue ni tête franchement lassant. Les acteurs ont d'ailleurs l'air bien embêtés de se retrouver là-dedant, Hoffman ne trouvant quoi qu'on en dise jamais un ton sur lequel jouer son personnage qui est ceci dit tellement inconsistant qu'il aurait eu du mal à en faire quoi que ce soit.

Très honnêtement, j'ai bien du mal à comprendre l'unanimité de critiques positives sur ce film. Que certains aiment, je veux bien, mais je ne peux pas croire que je fasse partie d'une infime minorité à avoir trouvé ce film essentiellement sans intérêt. Allez, si, pour justifier le 3/10, c'est très beau, et les cadrages sont souvent superbes. Mais ça ne fait pas un film.

Roupoil, 5 novembre 2007.



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