Nouvel sortie ciné au coeur des vacances pour aller voir
(entre autres) rien moins que le meilleur film de l'année 2006 ! Enfin, ça
ce n'est pas moi qui le dis mais l'ensemble des critiques spectateurs
d'Allociné, bien connus pour leur fiabilité et leur bon goût. Bon, trève
de sarcasme (au fond de moi-même, je ne pense pas que les critiques
d'Allociné soient moins fiables que celles de la presse spécialisée, le
miroir déformant n'est simplement pas le même), je voulais voir ce film
qui a tout de même très bien été accueilli, mais mon inconscient a du
sentir que ce n'était pas pour moi et j'ai retardé bien longtemps le
moment fatidique.
Pourquoi suis-je réticent vis-à-vis de ce film ? Ne le cachons pas, il
porte toutes les traces d'un néoréalisme dont je me rends de plus en plus
compte, au fur et à mesure de mes découvertes cinématographiques, que
c'est un style qui ne m'attire pas vraiment. C'est donc une histoire de
famille réaliste, dans notre belle société moderne, où un père un brin
cyclothymique et fauché tente d'élever seul ses deux enfants. Si l'aînée
affiche toutes les caractéristiques de la gamine de trize ans, le jeune
Tommi est très mûr pour son âge, conscient de ce qui se trame autour de
lui et de ce fait plus vulnérable aux coup d'éclats de son père.
On a donc droit à une succession de petites scènes de la vie quotidienne,
de petits drames en grosses embrassades (très nombreuses), avec quelques
événements marquants pour faire avancer un peu le schmilblick (le retour
de la mère notamment). Mais tout ça pour quoi, finalement ? D'accord, le
portrait de famille est assez finement tracé, et surtout les acteurs sont
très convaincants (le petit Tommi notamment). Mais en quoi cette famille
mérite-t-elle d'étaler ses petits soucis sur grand écran ? Elle n'a rien
d'extraordinaire, et surtout il ne lui arrive rien de passionnant. Pire,
le déroulement des événements est pour le moins téléphoné (alors là, je ne
sais plus trop quoi faire pour faire avancer mon film, hop, faisons
revenir la mère), ce qui empêche de s'identifier vraiment aux malheurs du
petit Tommi.
Car c'est bien lui, ce petit bonhomme encore un peu jeune pour assumer à
la place de son père (ce qu'il fait pourtant bon gré mal gré), qui est au
centre du film. Ca c'est une bonne idée. Et rien que pour lui j'aurais
aimer apprécier plus ce film (c'est ce très beau personnage qui vaut au
film la note que je lui ai mise). Mais ce n'est pas le cas, j'ai ressenti
une certaine pitié pour lui mais jamais je n'ai réellement vibré. Si ce
cinéma réaliste n'est pas capable d'apporter plus qu'un simple décalque
maladroit de ce quon peut voir au coin de chaque rue, décidément, je n'en
saisis pas bien l'intérêt.
Roupoil, 3 janvier 2007.