Les Tontons flingueurs,

film de Georges Lautner (1963)



Avis général : 5/10
:-) Des acteurs charismatiques, quelques scènes drôles, et surtout, bien sûr, les dialogues mythiques.
:-( Au fond, ce n'est qu'une comédie assez creuse et pas crédible.

Aujourd'hui, critiques sur le thème de la comédie culte. Et pour débuter, quoi de mieux que ce monument absolu de la comédie française qu'est Les Tontons flingueurs ? Enfin, monument du moins selon la rumeur, puisque bien qu'en ayant entendu quelques dizaines de fois les répliques les plus célèbres, je ne l'avais jamais vu. J'avais par contre gardé au fin fond de ma mémoire un bon souvenir des Barbouzes, que j'ai du voir il y a pas loin de quinze ans maintenant. Alors, à la hauteur de sa réputation ou pas ?

Fernand est un exploitant de machines agricoles, mais manifestement il n'a pas toujours donné dans le tracteur, car quand un vieil ami à lui l'appelle à Paris, c'est pour lui confier sur son lit de mort la gestion de ses affaires, pas vraiment honnêtes dans l'ensemble, et surtout l'éducation de sa fille. Tonton Fernand va donc devoir gérer avec les lieutenants de feu son pote, en tête desquels les redoutables (ou pas) frères Volfoni), mais aussi avec le fiancé BCBG de sa "nièce". Le tout sous l'oeil hilare du notaire de la famille et du valet de pied très british bien que pas anglais pour deux ronds.

Tout ça n'est bien évidemment qu'une vaste farce destinée à placer le plus de bons mots possibles dans la bouche des divers protagonistes, par ailleurs campés par une joyeuse troupe de larrons qui ont l'air de bien s'amuser, Ventura en tête. Tout cela est bien beau, mais si eux s'amusent, nous on voit bien le temps passer en attendant que les personnages se posent un peu. La faute sûrement à un certain manque de rythme (réalisation assez paresseuse) mais surtout à un scénario qui est au fond très convenu et pas franchement intéressant. Les fameux flingueurs sont simplement des caricatures assez simplistes de truands sans grande profondeur.

En fait, à de rares exceptions près (la scène de beuverie dans la cuisine est tout de même énorme), on regarde plus ou moins distraitement en attendant la nouvelle pointe d'Audiard. Celles-ci restent souvent assez efficaces, même si le fait de les avoir entendu cent fois avant de voir le film m'a fait un peu le même effet que lors de ma vision de La Cité de la peur : c'est presque plus drôle à raconter hors contexte qu'à découvrir au film du film. Enfin, Blanche ou Blier notamment sont quand même excellents.

Le film lui même n'est d'ailleurs pas totalement mauvais, mais si on est honnêtes, on y verra juste une comédie assez quelconque qui serait sûrement tombée dans l'oubli depuis bien longtemps si elle n'avais pas été sauvée par ses fameux dialogues. À voir, oui, peut-être, mais sans en attendre trop...

Roupoil, 25 décembre 2008



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