Les Sept mercenaires,

film de John Sturges (1960)



Avis général : 7/10
:-) Une belle brochette d'acteurs, une bande-son comme on n'en fait plus, et de bonnes scènes d'action.
:-( Tout ça est un peu simpliste, la réalisationne cherche pas plus que l'efficacité.

Impossible de commencer une critique de ce film sans parler d'un autre, celui qui l'a inspiré (pour faire un joli euphémisme), Les Sept samourais de Kurosawa (je précise parce qu'il y a encore des gens qui ne sont pas au courant). Ceci dit, comme je n'ai jamais vu l'original (les plus observateurs me feront même remarquer qu'il n'y a pas un seul Kurosawa dans ma liste de critiques à ce jour, mais ça vient), je vais pouvoir me concentrer uniquement et objectivement sur celui-là.

Un village de paysans mexicains se fait régulièrement embêter par un vilain pas beau qui leur pique la moitié de leur récolte (pas con, il leur laisse quand même de quoi vivre). Un jour, ils en ont marre et décident d'embaucher des mercenaires pour les défendre. Ca tombe bien, Yul Brynner trainait dans le coin avec Steve MacQueen. Ils vont recruter une équipe de six hommes (oui, j'ai dit 6) prêts à se sacrifier pour le village.

Le scénario est d'une simplicité redoutable, et Sturges ne s'embarasse pas trop de psychologie (j'ai comme dans l'idée que ce n'est pas le cas de l'original), privilégiant l'action aux personnages. Disons qu'il en dit juste assez pour leur donner un peu de profondeur, laissant le charisme des acteurs faire le reste. Pour certains, ça marche (O'Rilly, joué par Bronson, est touchant alors qu'on ne sait presque rien sur lui ; même le meneur est assez crédible avec son idéal naïf de retour à la terre), pour d'autres c'est un peu grotesque (les amourettes de Chico amènent le film pas loin de la frontière avec le nanar). La vision donnée de la condition des paysans est tout aussi simpliste, mais on s'en accomode également.

Pour le reste, et même si Sturges à la caméra n'a pas le talent d'un Ford (pour les paysages sublimes, on repassera), c'est du tout bon. Dès le début, on enchaine les scènes mémorables, rythmées par la musique invraisemblablement bruyante d'Elmer Bernstein (on n'oserait plus en faire des comme ça de nos jours, mais faut bien admetre que ça fout un punch terrible au film) : le cynisme de Calvera face aux mexicains, l'enterrement du vieil indien, puis le refoulage du petit jeune par Chris, etc... On pourrai en citer des dizaines, ça ne faiblit presque pas de tout le film, et Sturges a un sens du rythme qui fait mouche dans les scènes d'action.

Que demander de plus ? Un western qui en plus soit profond et fasse réfléchir ? Ah oui, bon, ça, c'est peut-être pas ici que vous le trouverez, mais si le but est juste de passer une soirée sympa avec des brutes au grand coeur et à la détente facile, ces sept-là sont vos hommes.

Roupoil, 14 avril 2006



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