Les Promesses de l'ombre,

film de David Cronenberg (2007)



Avis général : 4.5/10
:-) Viggo Mortensen est assez impayable quand il répère pour la dixième fois 'I'm just the driver'.
:-( Tout ça est bien poussif : une trame usée, un manque d'ampleur, même les scènes d'action sentent le renfermé.

Après une première expérience ma foi fort stimulante avec le cinéma de David Cronenberg (son précédent film, A History of violence), je n'ai toujours pas pris le temps de visiter plus en détail sa filmographie antérieure, mais j'avais pris rendez-vous pour ce nouveau thriller, que j'ai bien failli laisser filer à force de tarder à trouver le temps de le voir, mais voilà qui est fait. Rude tâche pour lui, il va succéder immédiatement à ma vision de La Nuit nous appartient.

Anna, une jeune femme d'origine russe (raaaah, Naomi Watts ! Hum, pardon, je m'égare) qui est sage-femme dans un hôpital, voit un beau jour débarquer dans son service une adolescente mal en point. Tellement qu'elle ne survivra pas à son accouchement, contrairement au bébé. Mais elle laisse derrière elle un mystérieux carnet écrit en russe, qui mène Anna jusqu'au restaurant du vieux Semyon, sourire enjoleur, mais pas forcément celui qu'on croit. En tout cas, son fils et son chauffeur ont de bonnes têtes de tueurs...

Cronenberg ne fais pas franchement dans la dentelle, avec un début pour le moins brutal, qui comme il se doit ne s'éclairera que lentement au cours du film. Même si le spectateur est très vite au courant qu'il y a de la mafia dans l'air, quelques rebondissements émaillent le scénario. Le problème c'est que tout ça manque beaucoup de conviction. En fait, on a un peu une situation inverse de celle du précédent film de Cronenberg, où à partir d'une situation banale (une famille américaine quelconque dans une petite ville tout aussi quelconque), se développait une trame aux ramifications inattendues. Ici, on se place immédiatement dans le milieu du grand banditisme, pour au fond nous en narrer un épisode relativement mineur. Peu de personnages, on tourne toujours autour du même pot, et même le twist (que je n'avais personnellement pas spécialement vu venir) sur le personnage joué par Mortensen et le pseudo happy end ambigu sont bien poussifs et laissent plus perplexes qu'autre chose.

Pourtant, les acteurs collent assez bien (surtout Armin Mueller-Stahl dans le rôle du patriarche), sauf peut-être un Vincent Cassel un peu perdu dans un rôle qui il faut bien le dire n'est pas très intéressant, mais tout ça manque tout bonnement de contenu. Même les scènes violentes n'inspirent pas grand chose de plus qu'un ennui poli (pour le coup, Cronenberg m'avait habitué à nettement mieux). Bien sûr, le réalisateur canadien sait toujours tenir une caméra, mais il n'a pas l'air de beaucoup s'amuser non plus.

Bref, arrivés à la fin du film, on attend toujours l'étincelle qui donnerait un peu plus vie à l'oeuvre. Ce n'est pas franchement mauvais, mais à peu près aussi vite oublié que vu. Une réelle déception.

Roupoil, 23 décembre 2007



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