Les Poupées du diable,

film de Tod Browning (1936)



Avis général : 6.5/10
:-) Une histoire qui se laisse bien suivre, des dialogues piquants et un acteur en grande forme.
:-( Les effets et la narration vieillots.

Après la vision de l'incroyable Freaks, Tod Browning a pris une bonne place dans la liste (assez courte il est vrai) des réalisateurs de l'avant-guerre dont je serais curieux d'explorer l'oeuvre en profondeur. Mais, il faut bien l'admettre, les projections de films de l'époque ne sont pas légion, et il ne faut pas rater les rares occasions qui se présentent. En voila une avec la ressortie en salles d'un de ses derniers films.

Paul Lavond, après dix-sept ans passés derrière les barreaux, réussit à s'évader en compagnie du dénommé Marcel. Ancien riche banquier, il est animé par son désir de vengeance envers ses anciens associés qui ont comploté pour l'envoyer injustement en prison. Marcel, lui, est plutôt du genre savant fou, travaillant avec sa femme à un procédé de miniaturisation des humains censé régler les problèmes de faim dans le monde. Lavond va y trouver matière à une machination diabolique.

Autant le dire tout de suite, on est ici très loin de l'univers d"rangeant de Freaks. Cette classique histoire de vengeance à la Monte-Christo est bien matinée d'un peu de fantastique farfelu (on pense à La fiancée de Frankenstein pour le labo d'alchimiste) et d'effets spéciaux assez redoutables (mais bon, c'est tout de même très vieux, alors on fait semblant d'y croire), mais ne mérite sûrement pas une classification dans le genre Horreur.

Quoi qu'il en soit, et sans atteindre des sommets inoubliables, ces poupées présentent un divertissement de bonne facture, alternant les scènes d'action au suspense bien dosé et les dialogues à tiroir amusants sans jamais faiblir. Quelques plans de la tour Eiffel (eh oui, ça se passe en France, c'est assez rigolo), et un acteur principal hyper charismatique (on n'en dira pas autant de tout le casting), notamment en vieille dame trop gentille pour être honnête, pour emballer le tout, et on l'avale sans broncher !

Bien sûr, ça reste assez téléphoné et ça manque de réel piquant (les "méchants" sont un peu trop ridicules et caricaturaux pour avoir de l'épaisseur, le chauffeur de taxi est plus saoulant qu'autre chose), mais cela confirme que Browning avait un solide métier.

Roupoil, 25 août 2009



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