En ce qui concerne l'animation en images de synthèse (et
Pixar en particulier), j'ai pris le train en cours de route puisque mes
deux seules expériences jusqu'alors étaient l'Âge de glace
(poilant), et Nemo, le dernier Pixar, que contrairement à pas mal
de gans, j'avais trouvé assez insignifiant quoique techniquement
impressionnant. Ce qui ne m'a pas empêché de renouveler l'expérience...
Dans une Amérique pas franchement futuriste, des gentils super-héros
anonymes aux super-pouvoirs oeuvrent pour le bien de l'humanité. Parmi
eux, Monsieur Indestructible (qui soulève un 35 tonnes du petit doigt) et
sa promise Elastigirl semblent avoir une existence idéale. Jusqu'au jour
où un abruti de suicidaire se plain d'avoir été sauvé (tout ça parce qu'il
est maintenant tétraplégique), enclenchant une série de procès puis
l'interdiction progressive d'exercer pour les super-héros. La vie au
quotidien devient beaucoup plus morose pour notre super-couple et ses
trois-super-bambins, jusqu'au jour où une opportunité se profile...
Le scénario est assez intéressant et astucieux, mais n'est à mon goût pas
formidablement exploité à l'écran. Si beaucoup de choses sont certainement
à prendre au second degré (ou alors, pour le coup, il faut vraiment
s'inquiéter de ce que les scénaristes ont dans la tête !), ça ne passe pas
toujours très bien, si bien qu'on se demande parfois ce qu'il faut penser
de certaines séquences, et que dans tous les cas, on ne rit qu'assez peu.
Bref, à la moitié du film, j'avais à nouveau l'impression de voir un film
où le principal intérêt est la maîtrise technique, ce qui est tout de même
un peu décevant.
Et puis soudain, miracle ! Une fois toute la famille arrivant sur l'île,
fini les blablas inutiles, tout le reste du film est une accumulation
époustouflante de scènes d'action sans aucun temps mort. C'est
super-rythmé, original, drôle car ici la parodie de James Bond et
Compagnie marche très bien (accompagnée qui plus est par une musique
idoine), impressionnant car l'image de synthèse permet bien sûr une
libreté de mouvements quasi illimitée... Ça dépote grave, et on prend
plein la gueule pendant une heure non-stop pour notre plus grand plaisir.
Bien sûr, la fin est à nouveau très réglementaire, mais on s'en voudrait
de rater l'excellent numéro de Jack-Jack ou Frozone en patineur de vitesse
(au fait, le faire-valoir noir, c'est du second degré ou juste la force de
l'habitude hollywoodienne, hein ?)
Du coup, j'aurais bien envie de donner un drôle de conseil à mes amis de
chez Pixar : arrêtez d'essayer de raconter des histoires, visiblement ça
ne vous réussit pas des masses, foncez plutôt dans ce que vous savez mieux
le faire, de l'action à tout va, et on en redemandera !
Roupoil, 27 décembre 2004