Encore un indispensable de la filmographie de mauvais
goût :-). Bon, en fait pas vraiment parce que quand même, faut pas
exagérer, Marylin, c'est pas une blonde. Enfin bref, peu importe, si je me
suis retrouvé devant ce film, c'est avant tout parce que c'est mon
collocataire qui l'a choisi pour une de nos soirées "bouffe + film" du
dimanche soir, et c'était une bonne occasion de voir un classique de la
comédie hollywoodienne de l'après-guerre et un film d'Howard Hawks, que je
connais très mal (le seul film de lui que j'avais vu auparavant était
Hatari, que j'avais trouvé amusant même si un peu excessif sur la
fin).
Le scénario ne mérite pas vraiment qu'on s'y attarde : une blonde et une
brune font leur numéro dans une sorte de cabaret de luxe. La blonde est
sur le point de se marier avec un riche abruti, mais le papa n'est pas
d'accord. Il (le papa) va embarquer un espion sur le bateau qui mène les
deux jeunes femmes vers l'Europe pour en tirer des photos compromettantes.
Sur ledit bateau, Dorothy (Jane Russell) drague tout ce qui bouge, pendant
que Lorelei (Marilyn) joue les blondes pour soutirer à un vieux beau une
tiare de diamants qu'elle convoite.
Les caractères des deux comparses sont un ressort comique à eux seuls.
Marilyn est très crédible en garce qui ne voit dans les hommes qu'une
façon de se faire offrir les cadeaux les plus invraisemblables et surtout
les plus chers (la chanson de la fin « Diamonds are a girl's best friend »
est un des grands moments du film), même si on verra sur la fin que notre
Lorelei n'est peut-être pas aussi demeurée qu'on le croit au premier
abord. Quand à Jane Russell en allumeuse essayant de raisonner sa blonde
amie quand elle n'est pas occupée par sa chasse à l'homme, c'est un vrai
bonheur. Le duo fonctionne très bien, mais les seconds rôls ne sont pas en
reste, et je m'en voudrais de ne pas citer Henry Spofford III,
irrésistible gamin qui sort avec aplomb quelques-unes des meilleures
répliques du film. Ajoutez à celà des scènes comiques très réussies par
moments, et la comédie atteint parfaitement son but de divertissement. En
particulier, je me dois de citer la scène excellente où Marilyn sert au
photographe espion un ancêtre du spooky à l'effet dévastateur (whisky,
gin, cognac et je ne sais plus quoi en part égales, faut dire, ça fait
mal). La scène est d'ailleurs excellent sans le second effet comique qui
n'a d'ailleurs fait rire que la moitié des personnes présentes chez nous
pendant la projection, et qui avaient eu le malheure d'être confrontés au
spooky précédemment dans leur vie.
Passons maintenant aux points noirs, car ce film n'est pas non plus le
chef-d'oeuvre ultime du cinéma. Le plus flagrant, c'est quand même la
relative vacuité du scénario. Certes, on s'amuse, mais à la fin, pas grand
chose d'intéressant à retenir de la morale du film. Tout ceci se termine
vraiment platement par un double mariage attendu, on pouvait espérer un
peu plus mordant au vu des dialogues piquants du film. Autre défaut majeur
à mon avis : mais pourquoi les réalisateurs de l'époque se croyaient-ils
obligés de plomber leurs films avec des numéros chantés et/ou musicaux
franchement pas passionnants et complètement passés de mode ? Les nageurs
olympiques en train de se trémousser devant Jane Russell, ça va, on
pouvait éviter. Du coup, c'est tout le début du film qui prend du plomb
dans l'aile ; heureusement, une fois la mécanique en route, on ne s'ennuie
plus.
Comme à la fin d'un film, on oublie souvent les hésitations du début, on
reste sur une bonne note pour celui-ci. Bonne note méritée d'ailleurs pour
cette comédie afficace à défaut d'être inoubliable, qui fait passer un bon
moment devant sa télé le dimanche soir, malgré quelques lourdeurs
inhérentes sans doute à sa date de réalisation.
Roupoil, 26 septembre 2004.