Pour se changer un petit peu des films d'auteur
contemporains, un petit navet de comédie française des années 70 ne peut
pas faire de mal, n'est-ce pas ? En fait de navet, ces Gaspards
ne sont qu'un petit film sans prétention, prétexte à montrer une partie de
Paris qu'on a peu l'occasion de voir sur grand écran : les souterrains, et
pas seulement ceux du métro, mais également les catacombes et leur
mystères (que je conseille d'ailleurs à tous ceux qui n'ont pas eu
l'occasion d'y descendre).
Le scénario (cosigné par Goscinny, ce qui est a priori bon signe) est
loufoque à souhait : un petit libraire du quartier latin se fait enlever
sa fille au beau milieu d'une vague de kidnappings de cyclistes. Le
commissaire du quartier, pressé de partir en vacances, ne lui prête guère
attention, mais se retrouve plus embêté quand c'est un car entier de
touristes qui disparait à son tour lors d'une visite des catacombes. C'est
donc sous terre que se trouverait la solution du problème, mais celà
n'aurait-il pas à voir avec les grands travaux ordonnés par le très
sarkozien ministre des Travaux ?
De fait, sous terre, Michel Serrault va découvrir une drôle de population
menée par un illuminé allergique à la lumière et amateur de Schubert. Tout
ceci est assez fantaisiste mais se tient plutôt bien et est assez agréable
à regarder. Ceci dit, on attendait peut-être un peu plus de mordant d'un
scénario de Goscinny. L'humour est finalement assez basique et déçoit
légèrement au final. Certes, le Ministre des Travaux est assez amusant, et
les bizarreries du sous-sol intriguens, mais rien qui ne fasse plus que
maintenir le spectateur attentif ... pour finalement pas grand chose.
À côté de celà, les acteurs sont tous efficaces (Serrault, Galabru, et un
Depardieu débutant entre autres) et aident le film à tenir la longueur. Le
thème du film lui a peut-être empêché de vieillir prématurément, et le
côté ajoute plutôt un petit charme pas déplaisant. Mais peut-être est-ce
mon attachement au cinquième arrondissement qui me fait apprécier tout le
début du film qui se passe aux portes du Panthéon :-).
Bref, pas de quoi fouetter un chat, mais un vieux cru qui s'en tire plutôt
bien (surtout quand on compare au reste de la production comique de
l'époque...), et qu'en tout cas on ne regrette pas d'avoir regardé.
Roupoil, 4 octobre 2004