Les Frères Grimm,

film de Terry Gilliam (2005)



Avis général : 5.5/10
:-) Du rythme, de la fantaisie, et parfois un certain charme.
:-( C'est souvent un peu n'importe quoi ou trop appuyé.

Un nouveau film de Terry Gilliam est toujours un petit événement, même si celui-ci n'est pas vraiment celui qui aura soulevé le plus de ferveur populaire. Il faut bien dire que la bande annonce n'avait rien d'engageante et que je ne serais moi-même sûrement pas allé voir le film s'il avait été réalisé par quelqu'un d'autre.

Comme l'annonce subtilement le titre, il est question ici des frères Grimm. Mais pas de façon tout à fait ordinaire ni fidèle à la vérité historique, car on est quand même chez Gilliam. Les frères sont donc ici des arnaqueurs se faisant grassement payer pour faire disparaitre de villages terrorisés des monstres qu'ils ont eux-même créés. Tout va bien jusqu'au jour où ils se font griller par les méchants français (qui sont en train d'envahir leurs voisins au moment où se déroule le film) et qu'ils se font envoyer régler une histoire semblable dans un trou paumé. Sauf que dans le trou en question, les faits sont vraiment étranges...

Comme ça, l'histoire a l'air fort alléchante. Un vaste délire sur fond d'histoire joyeusement maltraitée, et parsemé de nombreuses allusions aux contes des vénérables frères. Avec Gilliam à la mise en scène, on pouvait même s'attendre à un véritable festival. Du coup, quand on assiste juste à un film assez agréable mais inégal, on est forcément déçus. On attendait mieux.

Non pas que le film soit mauvais. Il y a assez d'invention, de rythme, d'humour et de romanesque là-dedans pour tenir en haleine le public. Peut-être même y a-t-il un peu trop de tout à la fois, on ne sait plus trop où donner de la tête. Le trop, c'est d'ailleurs le principal défaut du film. Personnages aux confins de la caricature, effets spéciaux plus ou moins réussis, trop de blabla par moments, on finit par être un peu fatigué par cette histoire un petit peu sans queue ni tête. Du coup, forcément, le charme n'opère que par intermittence, et Gilliam n'arrive jamais à créer une atmosphère prenante pour son conte fantastique, comme Burton l'avait si bien réussi dans Sleepy Hollow.

On ne ressort pas de cette projection vraiment fâché avec un de nos réalisateurs préférés, mais on attend tout de même un prochain opus pour s'enthousiasmer à nouveau. Au rythme où il tourne en ce moment, espérons tout de même qu'il ne continuera pas trop longtemps à se laisser vivre avec ce genre de film.

Roupoil, 16 octobre 2005



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