Les Femmes du 6ème étage,

film de Philippe Le Guay (2010)



Avis général : 6.5/10
:-) C'est rigolo, léger, ça passe comme une lettre à la poste.
:-( Le manque de finesse de l'ensemble, avec beaucoup de caricature pas très subtile.

Une comédie (française) sur les bonnes espagnoles dans le Paris bourgeois des années 60, ça vous tente ? A priori, pas plus que ça... Et pourtant, une bande-annonce attirante, la curiosité de deume et une certaine sympathie pour Lucchini, et nous voila devant cette curiosité plutôt que dans la salle d'à côté qui passe le dernier film des frères Coen (que j'irai sûrement voir quand même, je vous rassure).

Paris, donc, les années 60, les Joubert vivent dans leur petit monde : monsieur, agent de change, place les millions de ses clients et ne sort que très rarement de son appartement ; madame a une vie trépidante, partagée entre ses rendez-vous chez l'esthéticienne et ses soirées bridge ; et les enfants ont été envoyés en pension. Mais quand leur fidèle bonne les quitte, ils engagent une espagnole (c'est la mode), et leur vie va s'en trouver bouleversée.

Si vous vous attendez à une comédie subtile mâtinée de satire sociale délicate, en fait vous faites fausse route. De subtilité, il n'y en a guère ici. Non pas que l'humour soir gras, pas du tout, mais la caricature et l'exagération ne semblent pas gêner le moins du monde monsieur Le Guay, qui force souvent assez grossièrement le trait. Les personnages des enfants par exemple sont complètement ridicules, et pas mal de scènes sonnent faux car les péripéties y sont forcées (à commencer par la démission de la bonne).

Oublions donc le réalisme, et laissons de côté l'analyse sociale (même si on en apprend quand même un peu sur les conditions de vie des bonnes de l'époque), et laissons-nous emporter par la fantaisie de cette fable qui réussit par contre parfaitement à atteindre son objectif premier : amuser et divertir. On rit volontiers, on ne s'ennuie pas une seconde, les acteurs semblent bien s'amuser (évidemment, Luchini a la tête de l'emploi en grand bourgeois naïf) et la romance ultra prévisible est tout de même gentiment touchante.

Gentil, c'est d'ailleurs le qualificatif qui convient le mieux à ce film. Rien d'inoubliable dans tout ça, bien sûr, mais un moment très agréable de passé. Comme quoi le cinéma français arrive encore à nous réserver de bonnes surprises, et ses comédies ne se limitent pas aux absurdits d'Eric et Ramzy ou au tapage médiatique autour de Dany Boon.

Roupoil, 5 mars 2011



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