Intégrale Amenabar, la suite. Comme je vous le disais
dans ma critique d'Ouvre les yeux, je comptais plutôt remonter le
temps et embrayer sur Tesis, mais les circonstances m'ont en fait
fait faire un bond vers l'Amérique et le premier film hollywoodien du
monsieur. En changeant de pays, Amenabar y a gagné Nicole Kidman (ce qui
est quand même pas mal), y aura-t-il conservé sa personnalité ?
En 1945, dans une grande demeure perdue au fond d'une forêt brumeuse de
Jersey, Grace élève seule ses deux enfants depuis que son mari est parti à
la guerre. Ceux-ci ont une maladie très particulière qui les rend
allergiques à la lumière. La vie se déroule donc dans une atmosphère très
feutrée, qui ne va pas tarder à être troublée par les apparitions
d'insaisissables fantômes, qu'Anne, la fille de Grace, semble au départ
être la seule à voir. Mais peut-être les trois serviteurs engagés
récemment en savent-ils plus sur ces mystères ?
Un film de fantômes classique avec grosses frousses et effets spéciaux
léchés ? Pas vraiment en fait, puisqu'Amenabar centre tout son film sur
l'atmosphère très particulière de la maison, et se concentre notamment sur
les éclairages, laissant le trouillomètre assez bas la plupart du temps.
Alors, bien sûr, les fans de frisson pur et dur se plaindront sûrement que
ce n'est pas trépidant. De fait, ça prend bien son temps, au risque de
paraitre parfois carrément mou. Quand au suspense concernant la chute de
l'histoire, il n'est que moyennement présent, dans la mesure où on peut en
deviner le fin mot un petit moment à l'avance (encore plus si on a vu un
autre film de la même époque, d'ailleurs).
Mais à la limite, peu importe, le but du film n'étant pas tellement de
nous faire ni de nous faire cogiter (on est placés dans le flou pendant un
bon moment, mais c'est plus pour maintenir l'attention qu'autre chose),
mais plutôt de se faire plaisir et de fasciner le spectateur. Avec moi, ça
marche bien, le soin apporté à la réalisation suffisant à me satisfaire et
à me faire oublier les quelques longueurs. Mais ne vous attendez
clairement à découvrir quelque chose de très surprenant et marquant.
Roupoil, 21 janvier 2008