Legally Blonde,

film de Robert Luketic (2001)



Avis général : 7/10
Côte nanar : Yeeees !! (mais complètement assumée)
:-) La blonde attitude !! Non, sérieusement, un humour mordant qui tombe juste la plupart du temps, des répliques cultes en pagaille.
:-( Même si ça se lâche la plupart du temps, ça reste formellement très hollywoodien et du coup ultra prévisible et gnangnan entre les passages ironiques.

Je ne peux pas commencer une critique sur ce film sans recommander à tous les blondophiles (dont certaines personnes bien renseignées prétendent que je suis un éminent représentant) d'aller faire un petit tour sur la page de Faustine et particulièrement de regarder du côté du Club Blondonormalité (bon, y a pas grand chose, mais c'est peut-être censé être représentatif du contenu du cerveau d'une blonde ;-P). Cette parenthèse fermée, essayons de faire une critique objective du film.

Elle Woods est une charmante jeune fille californienne qui aime rouler en décapotable et s'habiller dans des couleurs discrètes et de bon goût (le rose fluo, par exemple), ne se ballade jamais sans son adorable petit chien-chien et étudie la mode à l'université de Los Angeles. Mais elle est surtout membre actif du groupe d'étudiantes Delta Nu, dont le principal objectif dans la vie est de promouvoir la blonde attitude, qui consiste par exemple à aller chercher du réconfort chez la manucure la plus proche quand on se sent très triste (typiquement quand on s'est rendu compte au lever qu'on a pris deux cent grammes). Ce soir est un grand jour pour Elle, son petit ami doit lui faire une demande en mariage (événement phare d'une vie de blonde).
Mais soudain, c'est le drame, le petit ami est en fait un salaud qui veut faire carrière dans le droit et se doit donc d'épouser une fille "sérieuse" et intellctuellement mieux pourvue que notre blonde héroïne. Qu'à cela ne tienne, celle-ci va quitter sa Californie et ses amies pour aller étudier à Harvard et tenter de récupérer son copain. Après quelques autres palpitantes péripéties, elle finira par brillament décrocher son diplôme de droit, se faire demander en mariage par un beau gosse (pas celui du début bien sûr, qui est méchamment renvoyé à ses études par notre blonde revancharde), caser la manucure du coin avec le beau livreur UPS (et lui permettre de récupérer son clebard en prime !), et imposer le rose flashy dans les tribunaux.

Bon, après un résumé pareil, le lecteur se demande assurément quelle mouche m'a piquée de mettre une appréciation positive à ce film, ou plus vraisemblablement est en train de plaindre intérieurement ma blondophilie galopante. Eh bien pas du tout. D'une part, Reese Witherspoon est loin d'être à tomber par terre. D'autre part, le film est en fait assez réjouissant. Loin d'être un bête produit hollywoodien pour ados attardés, il joue à fond la carte du second degré (voire plus par moments, en tout cas, ça n'a rien d'un nanard, l'ironie est vraiment présente en permanence et tout ce qu'il y a de plus volontaire) et en rajoute autant qu'il peut sur l'absurdité des situations. Caricature serait un mot galvaudé pour désigner la plupart des personnages et les quelques scènes les plus grandioses du film (la fausse demande en mariage au début, le procès à la fin). Le tout soutenu par des dialogues à la hauteur, on rigole vraiment beaucoup. Bien sûr, on ne peut pas toujours naviguer en plein second degré (ou alors, on est chez les Monty Python :-) ) et les scènes de transition sont assez affligeantes. Évidemment, me direz-vous, c'est le but ! D'ailleurs, l'épilogue est un monument de bateau que même le pire des films de série n'oserait pas commettre, et tout le film converge vers cette caricature. Mais ça n'empêche pas le spectateur d'être un peu atterré pendant les moments où il ne rit pas.

Enfin, ne soyons pas trop exigeants non plus, on tient là une bonne comédie à regarder entre amis un soir de mauvais temps, et à coup sûr un film culte (à mettre à côté de Virgin Suicides dans la DVDthèque ? Le mélange serait moins détonnant qu'il n'y parait...) pour tous les gens qui ont mauvais goût (pour la définition du mauvais goût, voir ici).

Roupoil, 17 juillet 2004.



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