Comme je l'ai déjà dit ici même, ce film a été pour moi
la découverte de l'univers fabuleux d'Hayao Miyazaki. Je peux même vous
donner les circonstnces exactes : à la sortie de mon premier écrit
d'agrég, grosse fatigue (normal) et bonne envie de se planter dans un
endroit confortable et de se laisser détendre. Je ne savais pas encore à
quel point j'allais être exaucé !
Le fond de l'histoire est comme souvent chez Miyazaki relativement
classique : une petite fille se retrouve seule dans un currieux monde
peuplé de créatures bizarres suite à la transformation en cochons de ses
parents. La mystérieux Haku va l'aider à se trouver du travail dans
l'établissement de bains pour dieux dirigé par la sorcière Yubaba.
Le nom du réalisateur pourrait presque servir de commentaire au film. On
retrouve ici tout Miyazaki, dans les qualités comme dans les rares
défauts. Commençons par ces derniers. Ou plutôt ce dernier, car le seul
petit reproche que je vois à faire au film est sa relative lenteur. Ca
dure deux heures, ça met un peu de temps à se mettre franchement en route,
et il ne se passe finalement pas grand chose. Vous me direz, c'est le
principe du film d'être contemplatif, certes, mais bon, je ne l'échange
pas contre ma Mononoke pour autant.
Pour le reste, c'est une fois de plus du travail remarquable. Visuellement
époustouflant et très coloré (encore une fois classique chez Miyazaki), et
surtout un bonheur de poésie et d'intelligence. Ca fait une fois de plus
drôlement plaisir de trouver dans un dessin animé des personnages
complexes comme la sorcière Yubaba (à des années-lumière du personnage de
méchant habituel de chez Disney) ou le jeune Haku. Et le bestaire est non
seulement très fourni et surprenant, mais très bien exploité. Le "sans
visage" est aussi un personnage difficile à cerner (capable de bouffer les
gens sans préavis, mais au fond généreux !), et les petites boules de suie
ou le hamster sont Trop Mignons (TM). Bref, à 10 ans comme à 90 (enfin,
j'imagine, je n'ai pa encore atteint cet âge canonique :-) ), on se laisse
entrainer dans ce monde merveilleux.
A la limite, je dirais volontiers que cet opus est peut-être le meilleur
pour aborder la production de Miyazalki (je dis ça, mais je n'ai pas
encore tout vu, ceci dit). En tout cas, à vois absolument, y compris et
surtout par ceux qui restent bêtement persuadés que ce genre de film
s'adresse uniquement aux gamins.
Roupoil, 27 mai 2006.