Le Scaphandre et le papillon,

film de Julian Schnabel (2007)



Avis général : 4/10.
:-) Un sujet fort, c'est parfois bouleversant. Acteurs comme réalisation sont intéressants.
:-( Dix premières minutes à peu près inregardables. Plus général, un film désagréable (même si c'est voulu...).

L'hésitation fut longue. Une carte à finir, donc deux films à voir ce soir, et pas grand chose qui m'attire sur les écrans actuellement. Est-ce que je vais finir par tenter le dernier Tarantino après avoir dit douze fois que je n'irais pas la voir ? Vais-je essayer les Chansons d'amour malgré les mises en garde de ma soeur (qui peuvent être très bon signe, d'ailleurs) ? Finalement, non, ce sera ce film récemment primé à Cannes (comme dirait mon coloc, "Ca doit être une daube") sur un sujet assez glauque... qui pourrait donc me plaire !

Le peintre Julian Schnabel n'en est plus à son coup d'essai au cinéma. Pour ce troisième film, il adapte un roman écrit avec la paupière par un homme victime d'un locked-in syndrom, drôle de truc qui l'empêche d'utiliser des muscles en parfait état de marche. Il en est réduit à communiquer via le battement de ses cils. Avec l'aide d'une orthophonite motivée et d'une secrétaire patiente, il va pourtant écrire un livre, où il étalera ses états d'âme à la suite de ce terrible accident.

Le film débute avec le réveil du "héros", trois semaines après son accident vasculaire. La bonne idée du jour de la part de Schnabel, c'est la caméra subjective, et nous vivons donc ce réveil depuis les yeux de Bauby (le malade, donc). Résultat, dix minutes de flou et de noir à l'écran, avec la voix off de Bauby qui ne comprend à ce qui lui arrive, particulièrement irritante. On a une furieuse envie de s'enfuir tout de suite de la salle. Et puis heureusement, Bauby récupère un oeil (un seul) à peu près valide. Commence alors la ronde des mèdecins et autres visites, et le calvaire de Bauby, qui comprend ce qu'on lui dit mais ne peut répondre. Tout ceci toujours en caméra subjective. La réalisation se libérera de ce carcan au fur et à mesure de la relative réouverture de Bauby au monde extérieur, et surtout à la communication.

Au fond, le procédé est plutôt intéressant : nous faire ressentir le plus possible l'enfermement de Bauby. De ce point de vue, c'est même plutôt réussi. L'inconvénient c'est que ça rend le film globalement désagréable. On ne se sent pas bien devant ces images, et personnellement ça me pose un problème. Je n'ai pourtant, on le sait bien, rien contre les films dérangeants. Mais ici, c'est encore autre chose, je me sens mal à l'aise. Pourtant, on ne peut pas nier une certaine réussite formelle au film. Mieux, l'émotion gagne parfois réellement le spectateur, ce qui est à la fois nécessaire et dangereux avec un sujet comme celui-ci. Bizarrement, c'est plutôt sur le côté "papillon" que Schnabel se casse la gueule, avec notamment une virée à Lourdes complètement ratée. Les scènes avec le père de Bauby sont peut-être les plus belles du film (celles aves les gamins étant plus attendues).

Arrivé au moment de résumer un peu mon opinion, je suis bien embêté ! J'ai bien envie de dire que ce film est certainement un bon film, mais que je n'ai pas aimé... A vous de vous une opinion, en vous apprêtant à passer un moment pas franchement divertissement devant ce film qui a au moins le mérite d'assumer ses positions.

Roupoil, 17 juin 2007.



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