Le pianiste,

film de Roman Polanski (2002)



Avis général : 5/10
:-) Reconstitution soignée, acteur convaincant, et un sujet qui ne peut pas laisser indifférent.
:-( C'est trop long et répétitif, l'émotion est très intermittente.

Dans ma tentative désespérée de virer L'âge de glace de ma liste de films préférés année par année, je me suis dit qu'il serait temps de regarder quelques-uns des films que j'ai ratés en cette belle année 2002 et qui seraient susceptibles de faire l'affaire. Un bon début a priori avec ce film très respecté sur un sujet il est vrai très respectable (après l'avoir eu, et en étant à peine méchant, je serais presque tenté de dire que l'un est peut-être une conséquence de l'autre, on a un peu l'impression que tout le monde se croit obligé d'être très ému dès qu'on fait un film qui touche de près ou de loin à la Shoah, et que les critiques sont incapables d'être objectifs).

Ca se passe donc en pleine deuxième guerre mondiale, qui plus est dans le ghetto de Varsovie, donc vous imaginez que ça va pas être très gai. Polanski nous raconte donc l'histoire d'un pianiste (eh oui) qui survit (difficilement) pendant quelques années dans puis en-dehors du ghetto.

Pas grand chose de plus à dire sur le scénario, qui privilégie les détails et cherche manifestement la sobriété, comme tout le film d'ailleurs. Ce n'est pas un mal en soi, surtout sur un sujet comme celui-ci qui ne devrait certes pas nécessiter d'insistance pour marquer. Et pourtant, là, c'est vraiment bien plat dans l'ensemble. La reconstitution est certes soignée, mais c'est le minimum qu'on puisse demander à une grosse production comme celle-ci, et le reste est à la peine : réalisation ultra-classique, un acteur plutôt convaincant mais qui se démène comme il peut au milieu d'une absence totale d'évolution dans le scénario une fois la première demi-heure passée. Polanski a décidé de ne pas montrer la guerre (enfin, uniquement depuis les yeux du pianiste, donc on voit très peu et on comprend encore moins), c'est un choix, mais meubler plus de deux heures de film avec des plans d'un pauvre type dormant dans des conditions plus ou moins difficilement et cherchant à manger, ça finit maheureusement par masser. Le peu de Chopin qu'on entend de temps à autre ne suffit pas vraiment à accrocher durablement le spectateur.

C'est tout de même bien dommage, car il y a de temps à autre une belle scène qui montre ce qu'aurait pu faire Polanski s'il n'avait pas décidé de prendre autant de distance (les scènes les plus dures, celle avec le grand-père en fauteuil et le gamin sous le mur, sont parmi les meilleures). Là, il a juste laisser le sujet faire le boulot à sa place. Pas de chance, ça ne marche pas vraiment avec moi. Je ne voudrais pas non plus vous décourager de voir ce film si ce n'est déjà fait, mai le battage qu'on a fait autour me semble totalement disproportionné. C'est une oeuvre honnête, sans plus.

Roupoil, 22 avril 2006



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