Le Limier,

film de Joseph Mankiewicz (1972)



Avis général : 8/10
:-) Un scénario diabolique, des diqlogues pétillants et deux très grands acteurs pour les mettre ne valeur.
:-( C'est du théâtre et ça se sent.

Neuvième et dernière séance pour ma Fête du Cinéma 2008 (en deux jours, c'est déjà pas mal), et une dernière reprise pour conclure en beauté avec ce classique de Mankiewicz, dont il faut d'ailleurs toujours que je voie les quelques films de lui que j'ai achetés en DVD il n'y a pas très longtemps. Celui-ci est son dernier et m'avait été assez fortement conseillé par tout plein de gens, je me sens plus ou moins contraint de ne pas le trouver mauvais...

Un beau soir, Milo Tindle débarque dans la propriété de l'écrivain de romans policiers Andrew Wyke, à la demande de ce dernier. Il apparait rapidement que Tindle est l'amant de la femme de Wyke, que ce dernier est au courant, et qu'il propose à Tindle un marché, à savoir voler avec son consentement ses propres bijoux puis les revendre afin de pouvoir s'enfuir tranquillement avec sa femme pendant que lui-même convolera avec sa maitresse. Hum, tout cela ne serait-il pas un peu trop simple ?

Le film est l'adaptation d'un pièce de théâtre à succès, ce qui transparait évidemment à l'écran, où quasiment tout se passe à huis clos dans deux pièces de la maison de Wyke. Peu importe, tant la mise en scène impeccable joue magnifiquement avec ce décor et ses éléments si particuliers (Wyke est amateur de jeux et collectionneur d'automates, donc le fameux Jack rigolard qui ponctue nombre de répliques). C'est même préférable, tant il est époustouflant de réussir à passionner le spectateur durant plus de deux heures avec cet unique décor, et un simple face-à-face entre deux comédiens.

Pour que cela puisse tenir la route, il fallait naturellement quelques atouts : des acteurs plus que solides (pour ça, on est servis), des dialogues percutants (pas de problème non plus), et un scénario suffisamment imprévisible pour tenir en haleine tout du long. Ce dernier point est certainement le point fort du film, tant le jeu de dupes entre les deux protagonistes est bien mené. Même quand on devine l'issue de leur bras de fer, on est fasciné par leurs escarmouches, et la manche suivante déploie encore plus d'ingéniosité.

Bref on a à peine le temps de voir les minutes défiler jusqu'à la cynique conclusion. Ca reste à mon gout un peu trop proche de ses origines théâtrales pour que je lui réserve une place plus reluisante dans mon Panthéon personnel, mais on ne peut qu'admirer le tour de force consistant à faire un grand film à partir d'un matériau qui n'est à l'origine pas fait pour le cinéma.

Roupoil, 3 juillet 2008.



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