Le Discours d'un roi,

film de Tom Hooper (2010)



Avis général : 6.5/10
:-) C'est bien joué, on ne s'ennuie pas, les thèmes abordés sont nombreux et intéressants.
:-( Tout ça reste très calibré, on ne sort jamais des rails.

Pour bien débuter l'année niveau cinéma, quoi de mieux que le meilleur film de 2010 (du moins selon l'Académie des Oscars) ? Bien sûr, on ne savait pas que le film serait récompensé en allant le voir, mais il était déjà parmi les favoris de la course aux récompenses. Qui plus est, malgré son estampille "histoire vraie", ça avait l'air de sortir des sentiers déjà bien trop balisés du biopic hollywoodien.

C'est donc l'histoire du bon roi anglais George VI, catapulté à la tête d'un pays en pleine tourmente en début de seconde guerre mondiale, et qui va donc devoir faire face à un déferlement d'intêret médiatique dont il se serait bien passé. Pourquoi cela ? Parce que le pauvre homme bégaye depuis sa plus tendre enfance, ce qui l'embête un peu à chaque fois qu'il a un discours à prononcer. En fait, le film démarre largement avant l'accession au trône de George puisqu'il raconte sa tentative de guérir de ce défait d'élocution à l'aide des services d'un spécialiste assez fantaisiste.

La petite histoire dans la grande, c'est toujours un bon moyen de mêler l'intime et le grandiose. Ici, on mise franchement plus du côté de l'intime, malgré quelques images d'archives et un discours final vaguement rendu pompeux par une utilisation peu subtile de la musique (mais bon, on ne refuse pas le deuxième mouvement de la septième de Beethoven). Surtout, et c'est bien là l'essentiel, histoires de famille et de la nation brittanique se mélangent bien, avec une bonne maitrise du rythme et autres ellipses parcourant le récit.

Bref, narrativement parlant, c'est bien. Au niveau du casting, impeccable aussi, Colin Firth n'a pas volé son Oscar. Celui dont on se demande pourquoi il en a eu un, par contre, c'est le réalisateur Tom Hooper qui, s'il ne démérite pas, est tout de même bien loin de révolutionner quoi que ce soit avec ce film vaguement académique (quelques beaux plans d'extérieur cotonneux tout de même).

C'est d'ailleurs le principal défaut qu'on peut trouver au film : pas vraiment de prise de risque, rien de très original dans tout ça, et même pas une scène qui surprenne vraiment dans le lot. On aurait peut-être aimé être un peu plus embarqué par moments. Le film a préféré jouer la carte d'une belle fluidité. Résultat, c'est bien, sans plus. Pas vraiment la grande révélation annoncée, en tout cas.

Roupoil, 2 mars 2011.



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