Le Corniaud,

film de Gérard Oury (1965)



Avis général : 6/10
:-) On rigole bien. Et puis le scénario, à défaut d'être original, se laisse suivre.
:-( A part l'aspect comique, c'est bien plat. La balade touristique est filmée au ras des paquerettes.

Ah ben elle va marcher beaucoup moins bien maintenant ! Cette première scène, comme l'ensemble du film d'ailleurs, a fait depuis bien longtemps son entrée au panthéon des comédies françaises, où il trône aux côtés de son jumeau La Grande vadrouille, critiqué ici-même il y a peu (oui, je sais, je les ai pas revus dans le bon ordre). Jumeau ? A y regarder de plus près, pas tant que ça...

Le corniaud, autrement dit le naïf puisque le terme de corniaud n'est plus guère usité aujourd'hui, c'est bien sûr Bourvil, manipulé pendant les trois quarts du film par un De Funès survolté (comme d'habitude). Il doit transporter (sans le savoir) un gros chargement d'or, drogues et diamants dans une Cadillac à travers l'Italie. De Funès surveille de près le bon déroulement de l'opération, lui-même suivi par des gens peu recommandables prêts à tout pour récupérer le butin.

Tout ça ne va pas chercher bien loin, mais permet de donner un peu de rythme à l'intrigue et d'insérer des bouts de musique ridicules à chaque apparition des méchants. Bref, le lien entre les gags est plutôt bien fait. Quand à la chair comique du film, ben encore une fois c'est pas léger léger. Bon, c'est pas la grosse artillerie de la Grande vadrouille, où il y avait manifestement un budget à dépenser et où la fin justifiait trop souvent les moyens, mais les ficelles restent un peu grosses. Bourvil qui drague tout ce qui bouge, bon, comment dire, voilà quoi...

M'enfin, comme on est gentils, on s'amuse quand même la majeure partie du temps. Les deux acteurs principaux en font des tonnes mais c'est pour le bien du film, et il y a à intervalles assez réguliers des scènes bidonnantes, avec quelques répliques devenues cultes à juste titre (couvert, mais chaud !). Les cartes postales d'Italie n'ont aucun intérêt, mais on suit le voyage jusqu'à la frontière sans sourciller. La dernière séquence à Carcassonne tombe un peu trop franchement dans le franchouillard bas de gamme, mais l'éclat de rire final rattrape un peu.

Au final, ben on ne peut pas dire que ce soit un chef-d'oeuvre, mais c'est un film qu'on revoit avec un certain plaisir. On n'est même pas trop déçu par rapport au souvenir qu'on en avait gardé. Allez, tiens, un peu mieux que la Grande vadrouille pour moi !

Roupoil, 14 mars 2007.



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