Le Château dans le ciel,

film de Hayao Miyazaki (1986)



Avis général : 6/10
:-) De très beaux décors, des personnages sympas, une jolie musique d'Hisaishi.
:-( Ca peine à finir. Beaucoup moins original et poétique que des Miyazaki plus tardifs.

Comme je le disais dans une précédente critique d'un film de Miyazaki qui doit maintenant dater de quelque temps, j'ai eu la chance de voir une bonne partie des premières oeuvres du monsieur avant leur sortie pour le moins tardive en France. J'avais donc découvert ce Chateau dans le ciel il y a bien longtemps au milieu de Nausicaa et autres, et je dois dire qu'il était presque passé inaperçu parmi ses grands frères. Petite faiblesse de ma part, ou oeuvre mineure de la part du maitre ? Comme je dois désormais éduquer certaines personnes qui n'ont encore jamais vu un seul de ses dessins animés (quelque part c'est une chance !), c'est une occasion pour moi de me rafraichir la mémoire.

Sheeta (ben oui, c'est son nom) est une charmante jeune fille qui serait comme les autres si elle n'avait à son cou un étrange talisman qui lui donne de drôles de pouvoirs, par exemple celui d'amortir sa chute depuis une espèce de dirigeable où elle était retenue par des militaires et poursuivie par des pirates. Elle est recueillie par le jeune Pazu, qui va tenter tant bien que mal de la protéger. Il est bientôt clair que toutes ces histoires ont un lien avec la légendaire île volante de Laputa. Qui des gentils, des méchants ou des faux méchants qui en fait sont gentils va en percer le secret en premier ?

Ce scénario au fond assez classique est surtout prétexte à une course poursuite haletante et à de nombreuses scènes d'action sympathiques à dfaut d'être ralistes. Ca tient en haleine pendant une bonne partie du film, et ça ferait même oublier que les personnages sont gentiment caricaturaux (les orphelins, les pirates grotesques, le méchant froid et cynique) et les rebondissements un peu forcés. Malheureusement, le film dure tout de même deux heures, et la dernière demi-heure notamment, une fois arrivés sur Laputa, semble bien longuette.

À la deuxième vision comme à la première, ce film me semble un cran en-deça des meilleures oeuvres de Miyazaki. Il y manque en fait ce qui fait justement d'un Princesse Mononoke un vrai chef-d'oeuvre : ambiguïté des personnages, une morale complexe, et une poésie unique en son genre. Ici, on a "simplement" une trame classique pour un dessin animé, certes très joliment réalisé (c'est moins beaux que les productions récentes des Studios Ghibli, mais les décors sont tout de même magnifiques, et la musique d'Hisaishi est très belle), mais qui ne se démarque pas vraiment du tout venant du petit monde de l'animation.

Quelques petits détails laissent tout de même entrevoir les prémisses de ce que Miyazaki fera ensuite (les robots notamment), mais ce film est en net régression au niveau de l'imagination par rapport à Nausicaä, qui lui est pourtant antérieur. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : le chateau dans le ciel reste une oeuvre agréable à regarder, loin d'être ratée, mais quand on a été habitués à mieux, on devient exigeant. Surtout, il ne me semble pas mériter d'être mis sur le même pied que mes Miyazaki préférés, comme l'ont fait beaucoup d'autres critiques avant moi.

Roupoil, 27 aout 2007.



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