Le Château ambulant,

film de Hayao Miyazaki (2003)



Avis général : 6.5/10
:-) L'univers féerique de Miyazaki est suffisament génial pour se faire passer n'importe quoi. Des personnages attachants et l'idée de mettre une petite vieille en héroïne.
:-( Le scénario pas palpitant, et qui tourne franchement en eau de boudin à la fin. Une certaine platitude générale.

Je précise d'emblée que je suis un grand fan de Miyazaki depuis que j'ai découverts, il y a maintenant un peu moins de trois ans, Le voyage de Chihiro au cinéma, puis tous ses succès antérieurs en video en l'espace de quelques (oui, je sais, ils ne sont sortis que plus tard en France, mais bon, j'ai des fans parmi mes amis qui n'avaient pas attendu ;-) ). C'est donc avec une grande impatience que j'attendais ce nouveau cru.

L'histoire, bien que n'étant pas de Miyazaki, a dû être soigneusement choisie car elle mêle des thèmes assez typique du maître. Une jeune fille rencontre dans la rue un jeune homme apparement sorcier pour lequel elle craque illico (sans se l'avouer, ou en tout cas sans nous l'avouer). Mais elle n'a pas le temps de se retourner qu'elle se fait transformer en mémé par la méchante Sorcière des landes. À peine dix minutes plus tard, elle est femme de ménage dans la curieux bric-à-brac qui constitue le château ambulant d'Hauru, le beau magicien.

On se retrouve assez rapidement et confortablement dans l'univers de Miyazaki, toujours aussi coloré et agréable à parcourir. L'assemblage hétéroclite du château laisse présager de multiples surprises dans la suite du film, et puis ... et puis en fait pas vraiment. Ça me fait un peu mal au coeur de ne pas encenser ce dernier Miyazaki, mais force est de constater une évidente chute d'inspiration depuis son précédent chef-d'oeuvre. Le château est un décor très intéressant, et source de quelques bonnes idées (la porte s'ouvrant sur plusieurs paysages différents, par exemple), mais reste globalement sous-exploité. Où sont donc passées les petites bestioles craquantes ou affreuses qui accompagnaient Chihiro dans son périple ? Ici, on a juste droit à un gentil toutou (vaguement amusant sans plus) et à un démon du feu, certes réussi, mais qui constitue un personnage à part entière du film, et pas un de ces ajouts fantaisistes que j'aimais tant dans les précédents Miyazaki.

En fait, j'ai tout simplement eu l'impression d'assister à un dessin animé très traditionnel, une bonne part de la magie "orientale" que j'aimais chez Miyazaki s'étant envolée. Ceci dit, en tant que tel, ce château ambulant est plutôt une réussite. Le dessin est réussi, les personnages vraiment attachants, et on se laisse tranquillement mener jusqu'au bout du film, conclusion d'ailleurs assez navrante de facilité. Soulignons d'ailleurs, puisqu'on en est aux critiques, les faiblessses d'un scénario qui comporte quelques bonnes idées (une petite vieille amoureuse d'un jeune homme, ça ne se voit pas tous les jours), mais sombre trop souvent dans l'incohérence ou le cliché. Miyazaki n'a finalement pas perdu tout son talent, pour arriver à faire un film agréable à regarder à partir de cette histoire.

Pour le mot de la fin, j'ai bien envie de sortir une petite vacherie : j'ai l'impression que ce dernier Miyazaki est finalement très proche d'un Disney et en partage les défauts. Un bon Disney certes (ce qui n'est pas si fréquent de nos jours ;-) ), donc un bon moment à passer, mais certainement pas un grand film comme certains semblent le penser.

Roupoil, 30 janvier 2005.



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